Selon une première estimation du dépouillement du scrutin sur le référendum croate, c’est avec une large majorité (environ67 %, sur les trois-quarts des bulletins) que les Croates ont voté pour le rattachement à l’Union européenne. L’abstention a été importante, mais aucun quorum n’était exigé. La prochaine étape dépend de l’acception, par les parlements ou les gouvernements des États membres, de cette demande d’adhésion, mais elle devrait être effective début juillet 2013.

Sauf imprévu, la Croatie devrait devenir le vingt-huitième État membre de l’Union européenne. Elle sera, après la Slovénie, le second pays de l’ex-Yougoslavie, à rejoindre l’Europe. Le taux de participation est inférieur à la moitiés du corps électoral, et le Premier ministre Zoran Milanovic a regretté ce désintérêt apparent. Ivo Josipovic, le président, a salué chaleureusement ce résultat sans ambiguïté. L’affaire semblait conclue d’avance, malgré l’érosion du vote pro-européen dans les sondages, parti de très haut (80 % environ).

Toutefois, Zeljko Sacic, chef de file d’un parti souverainiste, a déploré une « défaite pour la liberté et l’indépendance » du pays. L’église catholique, majoritaire, et le général Ante Gotovina (jugé pour crime de guerres à La Haye mais jouissant d’une réelle popularité), avaient appelé à voter pour le oui. La ministre des Affaires étrangères, Vesna Pusic, avait aussi dramatisé l’issue du vote, qualifiant l’adhésion en tant que condition de survie économique.

La minorité serbe, alors que la Serbie envisage aussi de se joindre à l’Union, s’était prononcée pour l’adhésion. La Croatie avait entamé des pourparlers dès 2003. L’entrée dans l’espace Schengen sera plus difficile en raison de problèmes de corruption, notamment dans le secteur bancaire…