Téhéran est au pied du mur. Sa situation économique est désastreuse. La population se meurt en silence et la répression se fait de plus en plus forte à l'égard des étudiants (qui veulent la tête des ayatollahs). Depuis que le monde à décidé de prendre quelques mesures économiques contre la république islamique, jamais on avait senti que la crise était si ancré dans la vie quotidienne des iraniens.
Le gouvernement, de son côté, continu sa propagande. "Tout est la faute des sionistes", nanani, nanana… On connaît le refrain puisque c'est le même un peu partout depuis 2000 ans et si "juif" à été remplacé par "sioniste", il n'en demeure pas moins un caractère antisémite de la chose.
Depuis une semaine, les revendeurs d’or iraniens sont à leurs tours entrés dans une colère noire et se sont mis à soutenir certains groupes étudiants. Des scènes plus ou moins réprimés ont ainsi étés dénoncés dans certaines grandes villes comme Téhéran et Ispahan. La raison de ce saut d'humeur est directement liée à la crise financière qui secoue le pays d'Ahmadinejad… Les Mollahs viennent de voter pour une nouvelle loi qui entend prélever 3% supplémentaires de taxes dans chaque transaction d’or (la marge actuelle des commerçants n'étant que de 7%). De ce fait, les impôts pour les vendeurs d'or s'élèveront à… 62% de leurs bénéfices !
Mais la crise qui secoue l'Iran ne s'arrête pas la! 0 la recherche de partenaire économique stable l'Iran se joue et déjoue l'Europe et ses sanctions…On apprend aujourd'hui que la banque EIH Bank, basée à Hambourg en Allemagne est devenue au cours des derniers mois le sauveur de tout un pan de l'économie Iranienne. Cet établissement financier représente pour le régime des mollahs un nouvel instrument pour contourner le régime d’interdiction à l’encontre du secteur bancaire iranien.
Fondée en 1971 par le régime du Shah, l’EIH Bank a permis à Téhéran de financer les exportations allemandes pour ses grands projets d’industrialisation, notamment dans le domaine énergétique. Jusqu’à présent, cette banque en faveur des intérêts iraniens, mais de nationalité allemande, ne disposait que d'une petite représentation à Téhéran. Or, dans le sillage d’une réforme des banques iraniennes, la banque centrale du pays a donné son accord à la création d’une importante filiale de l’EIH Bank à Téhéran. Principal intérêt : les spécificités germaniques rendent laborieuses la mise en application des sanctions onusiennes.
C'est ainsi que l'EIH Bank permet de transférer les activités des banques sanctionnées par l'ONU vers une entité plus acceptable pour les financiers internationaux. Par ailleurs, l’actionnariat de l’EIH Bank vient de connaître des modifications qui rendent possible ces développements. Le régime a ainsi nommé un nouveau directeur à la tête de la banque. Celui-ci, appartenait jusque là au conseil d’administration de la banque Saderat, le premier des établissements sanctionnés par les américains et l'ONU.
Dernière nouvelle et pas des moindre, l'or noir (raison qui jusqu'à présent à empêché Israël d'attaquer l'Iran) est en chute libre. Le baril s'échange à moins de 80US$ à Wall Street. Téhéran est donc le premier état à s'en inquiéter. Le ministre responsable à ainsi demander à l'OPEP une réduction immédiate de la production et une réévaluation des prix. Le régime qui promettait il y à deux semaines un pétrole à 400US$ en cas de "problèmes" se voit désormais contraint de revoir certains plans… D'ailleurs, une question d'importance se pose pour le régime, comment payer la centrale Russe de Boucherhr si l'argent du pétrole diminue (et alors que la plupart des bénéfices pétroliers sont investis aussitôt en uranium!)? Si des retards de paiements devenaient trop fréquents, la Russie serait capable de lâcher provisoirement l'Iran ce qui engendrerait des retards dans la fabrication de nouveaux engins de morts…
Ahmadinejad l'a très bien compris… L'important, ce n'est pas la chute, mais l'atterrissage.
(En photo : manif. étudiante à Téhéran, cours du pétrole entre le 11/07/2008 et le 10/10/2008)