Conséquence directe de la crise Egyptienne, le prix du baril de brent est passé, pour la première fois depuis octobre 2008, au-dessus de la marque des 100 dollars. Les marchés ont vivement réagi aux émeutes qui agitent l’Egypte et en quelques jours le cours du brent a gagné 7 dollars pour atteindre 101,73.

Les  marchés financiers expriment ainsi plusieurs craintes devant les affrontements en Egypte. Bien sûr, ils craignent un éventuel changement de régime et l’arrivée d’un gouvernement moins favorable aux Etats-Unis et temporairement moins stable. Suivant la révolution Tunisienne et les tensions croissantes en Jordanie et en Syrie notamment, ils craignent également un effet domino renversant d’autres régimes du Moyen-Orient. La peur d’une éventuelle fermeture du canal de Suez, par où transite 5% du pétrole mondial, joue également un rôle majeur dans l’actuelle flambée des prix.  La fermeture de la voie de passage égyptienne ajouterait en effet 16 à 17 jours au temps nécessaire pour que le brut du Moyen-Orient atteigne les raffineries européennes.
 
Cependant, le ministre saoudien du Pétrole a apporté une autre explication à la hausse actuelle du brut en expliquant qu’elle était provoquée par la baisse du dollar et le comportement des traders. De son côté, le secrétaire général de l’Opep, Abdullah al-Badri, a tenté de rassurer les consommateurs et les marchés en assurant que les pays du cartel étaient prêts à augmenter leur offre en cas de réelle pénurie.
 
Une période prolongée avec un cours du pétrole au-dessus des 100 dollars pourrait pousser les dépenses consacrées au pétrole à plus de 5% du PIB mondial en 2011 et déclencherait une significative baisse de la demande et de l’activité économique.