La crise de la dette et le Français

Le problème, c’est que nous ne sommes pas des animaux. Et qu’à cause de cela, nous ne pouvons vivre sans rêves, sans espoirs que le monde s’améliorera, que les choses ne pourront aller que de mieux en mieux, qu’un Dieu bienveillant nous regarde. Nous ne pouvons vivre notre quotidien sans espérer que le lendemain sera meilleur, que l’été et le soleil reviendront. Nous n’aimons pas voir la vérité telle qu’elle est, telle qu’elle nous révèle à nous-mêmes. La regarder, c’est plongé dans un abîme sans fond de désespoir et de peur. Nos activités les plus triviales, nous aimons les travestir pour en faire des choses merveilleuses : le besoin de procréation et de sécurité, nous appelons cela l’amour.

Bref, pour en arriver au vif du sujet, nous n’aimons pas beaucoup que l’on nous dise ce qu’il en est. Les Français peuvent entendre la vérité, nous serinent nos politiques, relayés par les médias. Certes, nous pouvons l’entendre, mais nous n’aimons pas l’entendre. Après tout : nous ne sommes pas masochiste au point d’accepter le bâton sans la carotte.

Surtout quand cela s’accompagne d’un discours froid et technocratique, relayé, là-aussi, par des économistes et autres experts dont on se demande s’ils font encore partie de la race humaine tellement leurs perceptions des choses sont éloignées de celles du vulgum pecus.

Surtout quand ceux qui nous enjoignent aux efforts ne connaîtront les effets de la crise qu’à la marge.

C’est comme ça, c’est psychologique. Nous ne sommes pas prêts au suicide économique et social collectif. Qui le serait ? Peut-être des peuples un peu plus conditionnés que nous par l’obéissance civile (et aussi, un certain fatalisme), des peuples pour qui il est ancré bien profondément dans l’esprit  qu’il y a un bas de l’échelle et un haut, et c’est comme cela : point.

Nous le savons bien qu’il y a un bas de l’échelle et un haut, nous le vivons tous les jours au quotidien, à vivre dans une société qui, somme toute, est d’une très grande hypocrisie et n’arrive pas à assumer ses faiblesses et vérités. Nous sommes individualistes, nous sommes égoïstes, certes…
Mais voilà : nous avons quand même fait une révolution pour échapper aux diktats. Et le sang a coulé pour en arriver là. Il y a eu des luttes sociales féroces pour imposer une protection collective.

Je souhaite donc bon courage à ceux qui veulent remettre tout cela en question. Surtout de la manière dont ils s’y prennent !!  Déconditionner le citoyen, ça n’est pas évident…

Tout cela pour dire qu’ils n’y arriveront pas, simplement en tapant du poing sur la table, en menaçant ou en sermonnant le bon peuple. Impossible. Il va falloir qu’ils fassent preuve de deux choses qui leur font singulièrement défaut :

Un sens de l’humilité et de l’exemple. Deux choses qui leur font défauts, malheureusement.

Eux aussi, il va falloir qu’ils perdent leurs vieilles habitudes….

 

8 réflexions sur « La crise de la dette et le Français »

  1. Oui un jour les peuples se soulèvent et hop dégager le peuple un jour ou l’autre a toujours raison s’il veut la liberté il l’aura bon sa fait des dégâts

  2. La grande vérité que le peuple ne veut pas entendre, c’est que [b]la crise actuelle n’est pas seulement financière et économique[/b].
    La crise actuelle est le début de la [b]faillite d’une civilisation tout entière[/b] -la nôtre- c’est-à-dire l’échec d’un modèle économique, social, d’un système éducatif, d’un régime politique, d’une manière de penser.

    Ce n’est pas seulement les marchés qu’il va falloir repenser, mais une société toute entière.
    Nombre d’économistes, de gauche, de droite ou du centre a affirmé que l’achat des actifs pourris type subprimes relève de l’incompétence pure et simple. Certes. Sans doute. Mais si cela est vrai, cela pose une autre question que personne ne veut poser :
    [b]Comment ces incompétents sont-ils arrivés à la tête d’organismes financiers suffisamment importants pour que leur faillite n’entraîne dans sa chute l’économie mondiale ?[/b]

    Le simple fait que cette question se pose prouve que l’origine première de la crise est à aller chercher loin, très loin de la planète finance.
    L’origine première de la crise, [b]le « patient 0 » c’est l’ascenseur social[/b] qui est en phase de grippage depuis 20 ans.

    L’intérêt économique de l’ascenseur social est de [b]faire monter les gens les plus à même d’assumer de hautes responsabilités, et de faire redescendre ceux qui ne le sont pas[/b]. Et ce d’une manière la plus indépendante possible du milieu social de naissance de l’individu.

    Or, aujourd’hui, très peu, dans la classe dirigeante sont issus de milieux non favorisés.
    Martine Aubry est maire de Lille et cadre du PS parce que c’est la fille de Jacques Delors.
    F Fillon est fils de notable (Notaire) de Vendée.
    Côté politique, tous sont [b]au minimum fils de notable[/b] (Notaire, Avocat, Médecin) et souvent de bons notables (médecin du 16e ou de Neuilly, hommes d’affaires…). Aucun fils de simple d’instituteur de campagne, et encore moins de simple ouvrier.

    Côté industrie, c’est à peine mieux. Une écrasante majorité de fils de.

    D’un point de vue économique, [b]le problème est le même que sous l’ancien régime[/b] : papa est peut-être compétent, mais rien ne permet de supposer que le fils le sera plus qu’un autre.
    Vous vous retrouvez donc avec des gens occupant des postes-clés uniquement du fait de leur naissance, et qui prennent des décisions catastrophiques.

  3. Alors évidement, quand vous mettez un « fils de » à la tête d’un fond d’investissement, il achète un dérivé de crédit en masse sans même savoir comment le-dit produit fonctionne.
    Si on suit la théorie de l’efficience des marchés, un titre trop risqué ne sera pas acheté, puisque l’investisseur, en position d’arbitre, jugera que son entreprise ne peut pas supporter le-dit risque. Si l’investisseur-arbitre est un idiot, la théorie ne tient plus.
    Plus grave : dans cette hypothèse, aucune réforme ne pourra permettre une reprise durable (si tous les acteurs sont des incompétents, je ne vois pas comment le marché pourrait fonctionner).

  4. Le plus grand tord des politiques est de nous faire croire que c’est en faisant des efforts que la situation s’améliorera. Aucune chance.
    La stratégie actuelle nous conduit vers [b]une mort économique lente et progressive de l’Europe[/b]. Un processus où [b]les entreprises baissent les salaires pour préserver leurs marges, faisant ainsi baisser la consommation[/b]. Ce qui conduit à de nouveaux tassements de marges, compensés par une baisse des salaires. Et ainsi de suite. Quand rompt-on le cercle vicieux ? Dans le cadre de la société actuelle, jamais.
    Certaines entreprises, les championnes, tireront leur épingle du jeu. Le reste de l’économie végètera : entre -1 et 1% de croissance.
    Le chômage passera à 15%, puis à 20%…
    De leur côté, les hauts revenus continueront à augmenter. Où s’arrêtera cette augmentation ?
    [b][u]Nulle part.[/u][/b]
    Les grosses fortunes amassent pour amasser, elles iront donc aussi loin que possible. Leur besoin d’amasser de l’argent ne pourra jamais être satisfait.

  5. Chair Découverte66( 6, porteur de lumière)

    votre prose, simple, si innocente, et totalement révélatrice de toutes nos illusions, de tous nos espoirs – éros en thanatos pour fusionner un instant au coté pulsionnel de notre condition – révèle cette quadrature du cercle qui nous projette sur l’asymptote de la vie.

    Seul notre engagement, dans ce vivre ensemble qui nous concerne à l’évidence, en notre communauté de destin, nous permettra de sortir de toute peur, de toute soif, de toute idéologie, de toute croyance, pour nous ramener à notre révolution cellulaire , personnelle et intérieure, afin de reconnaître enfin, en l’autre, notre propre refuge: image idéelle de notre humanité

    Superbe simplicité ..
    Noir et lumineux dessein:
    – esquisse de ce destin qui nous guette… et que nous avons, dans le non sens de toute chose, à sans doute réaliser sur (les traces de) ce chemin qui nous foule à chaque pas.

    sourire

  6. Découverte »[b]63[/b] »

    Dommage , ma subtile digression ne fonctionne donc pas.
    – s’en doute notre roussi au nez ruptif, éructif, qui nébulise mon esprit taquin. (sourire)

    bien à toi

    paul le ti poulpe en superficielle profondeur

  7. sous rire,
    [url]http://www.come4news.com/la-grece-veut-oublier-la-crise-grace-au-cannabis-520[/url]

    merci à Jiminix

    Découverte, te prépare une tit surprise,
    Ta feuille culmine aujourd’hui, en son incise simplicité, sur les sommets de C4N.

    bien à toi

    sourire

Les commentaires sont fermés.