Assisterons-nous à l’effondrement d’un empire ? L’hyperpuissance actuelle, selon l’expression d’Hubert Védrine, semble sur le point de s’effondrer, du moins économiquement. Le 2 Août, les États-Unis pourraient être en défaut de paiement.

 

La dette publique étasunienne s’élève actuellement à près de 14.500 milliards de dollars, soit 14 trillons de dollars. Or, le plafond d’endettement autorisé est fixé à 14.300 milliards de dollars. Les États-Unis ont dépassé ce plafond depuis plusieurs mois. Pour contourner cette limite légale, le gouvernement US a usé de techniques financières ou pour certains des tours de passe-passe.

 

Ainsi, selon Marc Fiorentino, ce n’est plus la Chine ou les États du Golfe qui sont les plus gros créanciers des États-Unis mais la FED. La FED aurait ainsi acheté les bons du Trésor américain, faisant du peuple américain le débiteur des intérêts privés. Car la FED est une instance privée.

 

Mais à partir du 2 Août cela ne sera plus possible. Le Congrès devra voter un relèvement de ce plafond, faute de quoi les États-Unis seront en cessation de paiement. En d’autres termes, ils seront dans l’impossibilité de payer leurs créanciers, leurs fonctionnaires, les quelques prestations sociales qu’ils financent.

 

Les représentants du Congrès et la Maison-Blanche négocient actuellement un plan de réduction de la dette qui devra être mis en place parallèlement au relèvement du plafond légale de déficit. Les démocrates veulent une hausse des impôts et les républicains une baisse des dépenses. Si les négociations n’aboutissent avant la date butoir, un chaos économique pourrait dévaster non seulement les États-Unis mais aussi le monde du fait de la mondialisation financière.

 

Au delà de cet état de fait, il convient de s’interroger sur les causes qui ont amenées à cette situation déplorable et hautement explosive. Même si elles sont trop nombreuses pour être citées toutes, nous pouvons mettre en avant deux d’entre elles.

 

Les républicains pointent du doigt les dépenses. Mais ils ont sans doute en tête les dépenses de santé et d’éducation. Pourtant, ne seraient-ce pas les dépenses militaires et les coûts exorbitants des guerres impériales menées qui grèvent les budgets? Mais le complexe militaro-industriel et leurs lobbies sont trop puissantes actuellement pour qu’on puisse les contrer.

 

L’autre cause majeure est la souveraineté monétaire et financière d’un État. Dans une économie monétaire dominée par une monnaie scripturale basée sur la confiance, le gouvernement doit avoir la main mise sur la création monétaire. Or, ce sont des banques privées qui créent de la monnaie et donc mènent les politiques d’investissement. La dégénérescence est telle que des entreprises privées se permettent non seulement de noter les titres d’États, mais font que leurs avis comptent et doivent être pris en compte.

 

Si les peuples et leurs représentants veulent retrouver leur souveraineté, cela passe par un retour de la maîtrise économique par la politique au détriment des intérêts privées dominants et par la sortie des grandes institutions internationales qui imposent leurs points de vue. Et il faut sortir de cette logique de socialisation des pertes et de privatisation des profits.

 

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