S’il faut s’en tenir aux études antérieures menées par Transparency International, le Cameroun a longtemps figuré parmi les pionniers de la corruption dans le monde. C’est une gangrène qui étend ses tentacules dans toutes les couches sociales et dans tous les secteurs d’activités, y compris dans la fonction publique.

Au Cameroun, la corruption est devenue un phénomène banal. Elle a réussi à s’inscrire dans les mentalités, au point de s’apparenter à une norme. Désormais, tout le monde sait que certains avantages ne se bénéficient facilement qu’en « motivant » les personnes de qui ils sont attendus, c’est-à-dire, en leur donnant une rétribution qu’elles ne méritent, tout simplement parce qu’elles sont nanties d’un pouvoir (administratif, judiciaire ou autre). La réussite dans un projet s’obtient donc mieux, en donnant un pot-de-vin à une personne bien placée, surtout si celui-ci doit passer par la fonction publique.

 

Cette situation décrite plus haut explique le monnayage flagrant qui se pratique pour avoir une place dans quelques grandes écoles prisées, telle que l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature. Bien sûr, avec un peu de compétence et de chance, il est toujours possible à un jeune camerounais d’y accéder sans aucune intervention, mais c’est une situation quasi marginale. Un soutien important est nécessaire pour mettre toutes les chances de son côté.

 

Une fois sorti de l’école de formation, les fonctionnaires camerounais ont le plus souvent recours aux pratiques de corruption pour avoir des postes de responsabilités ayant de nombreux avantages de service. A ce niveau également, être le privilégié d’une personne bien placée, est indispensable. Ce constat est appuyé par les analyses effectuées par  The African Independent. Dans la même vaine, le recrutement des personnels sociétés parapubliques se fait dans un flou qui dénote parfaitement le manque de transparence et d’objectivité dans le processus. Ici, le mérite importe peu, seul le copinage avec une personnalité puissante du pays, a de l’importance.