Pendant trois jours, trois thèmes de la présidentielle seront abordés. Et les idées des deux candidats seront confrontées. Au programme pour ce premier volet : compétitivité, retraites, immigration économique.

 

 

 

 

La compétitivité des entreprises

 

François Hollande

 

Il veut créer un nouveau produit financier, le "livret épargne industrie". L’idée est de capter une partie de l’épargne des Français (pas leur voler, mais capter l’argent qui en génère) et d’utiliser cet argent pour le développement des PME innovantes. Pour cela, il veut doubler le plafond du livret A (de 15 300 à 30 600) et du livret de développement durable (de 6 000 à 12 000). Il prévoit aussi de créer une banque publique d’investissement dont les fonds propres s’élèveront à 20 milliards d’euros. Il souhaite redonner plus de pouvoir aux régions  dans les décisions concernant les entreprises qui comptent pour le développement local. Enfin, il veut conserver le crédit impôt recherche permettant aux entreprises de bénéficier d’une réduction d’impôt de 30 à 40% des dépenses effectuées dans le domaine de la recherche-développement. Mais cela ne concernant plus que les PME.  

 

Nicolas Sarkozy

 

Ses mesures tournent de la fameuse TVA sociale. Le scénario qui semble se dessiner est la suppression des charges patronales pour les salaires dépassant 1,6 fois le SMIC. C’est l’emploi industriel qui est particulièrement ciblé : dans ce secteur actuellement, les salaires dépassent souvent ce seuil et ne bénéficient pas d’allègements de charges. Or, c’est l’industrie française qui est bien au coeur de la compétitivité française. Cette baisse des charges constituerait un manque à gagner de 10 à 15 milliards pour l’Etat. En contrepartie, la TVA serait augmentée de 2 points.

 

Les retraites

 

C’est peut-être l’un des seuls thèmes qui les divise le moins. 

 

François Hollande 

 

Il est d’accord avec la quasi-totalité de la réformes des retraites votée durant le quinquennat, qui repousse l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Mais il souhaite supprimer des injustices. Il veut ramener cet âge légal à 60 ans, pour les personnes ayant déjà cotisé la totalité de leurs 41 annuités. Ces dernières pourront bénéficier d’une retraite à taux plein. Ce n’est pas prévu dans l’actuelle réforme. Cela concernerait 150 000 personnes. Selon le Parti Socialiste, cela couterait cinq milliards d’euros sur 5 ans. En contrepartie, une augmentation des cotisation sociales et patronales de 0,1 point par an. Symbolique.

 

Nicolas Sarkozy

 

 

Pas question de toucher à la réforme. Il voudrait même accélérer pour pouvoir atteindre l’équilibre du régime de l’assurance-vieillesse d’ici 2018. Le trou est de l’ordre de 22 milliards d’euros. Mais la dégradation du taux de chômage pourrait remettre en cause cet objectif. Deuxième point : le versement des pensions aura désormais lieu le 1er du mois.

 

Immigration

 

François Hollande

 

Pour lui, ce n’est pas une priorité. Et le premier tour de la présidentielle n’a pas changé la donne, ni son discours, ni ses idées. Le candidat socialiste souhaite une réunion annuelle au Parlement pour fixer les volumes d’immigration en fonction des besoins en main d’oeuvre des différents secteurs professionnels. Il promet aussi l’abrogation de la circulaire Guéant qui rend difficile le travail des étudiants étrangers en France.

 

Nicolas Sarkozy

 

 

Cela fait couler beaucoup d’encre. Beaucoup reprochent à Nicolas Sarkozy de radicaliser son discours depuis une semaine, et de parler de thèmes dont il ne parlait que très peu avant. Sa volonté est de rattraper son retard en glanant les suffrages de Marine Le Pen. Il souhaite diviser par deux le nombre de flux migratoires vers la France.

 

 

 

 

 

 

Contrairement aux idées préconisées par certains, la France a besoin d’immigration. Et de beaucoup plus qu’on ne le croit. Tout simplement parce qu’ils acceptent du travail dans des secteurs dans lesquels les Français n’en veulent pas. La France manque cruellement de main d’oeuvre dans les secteurs de la construction et de la restauration. Mais c’est de plus en plus de la main d’oeuvre qualifiée que la France recherche, et notamment dans des secteurs clés de l’économie comme le numérique où l’on manque d’ingénieurs et de mathématiciens.