Ce samedi en tout début de Josiane Nardi, 60 ans avait donné rendez-vous à des journalistes de la presse locale devant la maison d'arrêt du Mans (Sarthe).  Elle voulait attirer l'attention sur le sort de son compagnon sans-papiers, Henrik Grujyan, 31 ans, menacé d'expulsion vers  l'Arménie. Elle s'est aspergée le corps d'essence avant d'y mettre le feu.

Les journalistes n'ont pas pu empêcher le geste désespéré de cette femme, qui n'avait rien dit sur ses intentions. 

Brûlée au troisième degré sur la quasi-totalité du corps, elle a été emmenée à l'hôpital du Mans puis transférée dans un état «très grave» à l'unité grands brûlés de l'hôpital de Tours. Deux  journalistes ont été également transportés en état de choc vers l'hôpital, l'un étant également brûlé à une main. «Nous avons des inquiétudes très fortes sur l'état de santé»  de Josiane Nardi, a précisé dans l'après-midi le préfet de la Sarthe, Michel Camux .

Le compagnon de la victime purgeait une peine de deux ans de prison à la maison d'arrêt du Mans pour diverses violences. Il a été transféré samedi au Centre de rétention administrative (CRA) de Rennes mais son expulsion est retardée d'au moins 48 heures «au regard du drame actuel», a indiqué le préfet de la Sarthe pour qui aucun signe «de désespoir» ne laissait présager «ce drame humain». ,

A l'appel du collectif départemental d'associations «contre l'immigration jetable», une centaine de personnes se sont rassemblées samedi après-midi devant la préfecture pour demander la régularisation de Henrik Grujyan et de «tous les sans-papiers». Elles ont annoncé leur intention de déposer un recours suspensif pour demander l'annulation de l'expulsion.