La CIA a reconnu avoir détruit 92 enregistrements vidéo d'interrogatoires de présumés terroristes, ce qui représente un nombre bien supérieur à ce qu'imaginaient les défenseurs des droits de l'homme qui se sont constitués partie civile dans cette affaire.

Ces enregistrements vidéo d'interrogatoires secrets semblent avoir été détruits pour effacer les preuves de possibles actes de torture ou de l'éventuelle utilisation de méthodes illégales durant les interrogatoires effectués par les agents du gouvernement américain durant ce qu'ils ont appelé la guerre contre le terrorisme.

Mais comme heureusement tous les actes effectués par les fonctionnaires de l'État sont scrupuleusement consignés, la CIA a dû reconnaître ces destructions par une lettre adressée à l'Union des libertés civiles américaines qui essaient de réunir les preuves pour porter devant les tribunaux les éventuels agissements illégaux de l'Administration Bush.

Malgré le nombre important de preuves détruites, le fait que la CIA ait reconnu avoir détruit ces enregistrements semble dénoter la nouvelle volonté politique de transparence en la matière. Ainsi, la CIA affirme faire tout son possible pour apporter toutes les informations demandées par les tribunaux.

Cependant, la CIA a déjà averti qu'elle préserverait l'anonymat de ses membres et qu'elle ne donnera pas le nom des agents qui ont participé aux interrogatoires ou qui ont détruit les enregistrements vidéo.

Malgré tout, cette reconnaissance de destruction de preuves devrait donner de nouveaux arguments à ceux qui se battent actuellement pour la création d'une Commission qui devrait rendre publics tous les agissements illégaux des années Bush.

Personnellement, je ne doute pas que cette Commission verra le jour et qu'elle pourra travailler en toute indépendance, mais je crains que cela ne se réalise hors de ce que l'on pourrait appeler un délai raisonnable… comme il est certain qu'un jour toute la vérité sera faite sur l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, mais quand ?