Avec mon mari, nous séjournons régulièrement dans les Yvelines, dans de la famille, pour régler des affaires à Paris et visiter l’Ile de France. L’hiver dernier, après avoir joué les touristes à Paris le jeudi, la journée du vendredi devait être consacrée à la visite du parc de Rambouillet; j’avais préalablement fait des recherches sur internet et appris qu’un ticket jumelé permettait, pour la somme de 6,80€, de visiter le château, la laiterie de la Reine et la fameuse chaumière aux coquillages, tous nichés dans un écrin de 20 000 hectares, le domaine de Rambouillet.

Or, ce matin-là, surprise! C’est tout blanc! Tout de suite, je me demande si le domaine va tout de même être ouvert aux visiteurs, un coup de fil et je suis rassurée. La dame au téléphone me conseille d’être là dès 14h00, car les 3 attractions ne sont pas au même endroit du parc et que la dernière visite commence à 16h30. L’endroit appartenant à la présidence de la République, il est obligatoire d’être accompagné du guide.

Le hasard nous fait arriver en premier à hauteur de la laiterie, où un guide nous accueille un peu bizarrement; cette mauvaise impression fera long feu, car il se révèlera extrêmement sympathique, cultivé, passionné et … légèrement hurluberlu.

Le prix du ticket acquitté, nous prenons à pied la direction de la Chaumière qui sera notre première étape. Elle se trouve à moins de 500m de la laiterie. Nous entrons dans les jardins anglais qui entourent la construction, la neige rend le paysage vraiment magnifique, même si des photos vues ici et là sur internet me laissent penser que sous le soleil, c’est pas mal non plus!

Partout, ce ne sont qu’arbres, rivières, petits ponts enneigés, faisans et autres volatiles… le domaine fut un terrain de chasse très prisé des rois de France, j’ignore si on y chasse encore aujourd’hui!

La Chaumière est un petit bâtiment qui, de l’extérieur, bien que charmant, ne paie pas de mine… (Malheureusement, les photos en intérieur sont strictement interdites du fait qu’il s’agit d’une résidence présidentielle). Des fémurs de boeuf sont plantés dans les murs…le toit est en chaume… le but étant d’imiter au mieux les résidences rurales de la fin du XVIIIème. Le guide nous parle sans arrêt et nous retrace l’histoire de la Chaumière; j’avoue que je n’ai pas tout retenu mais, en substance, elle fut construite en 1737 par le dénommé Duc de Penthièvre, pour sa belle-fille, la princesse de Lamballe. Le Duc, immensément riche, est également bon et généreux, et, aimé du peuple, il ne perdra pas la tête à la Révolution…

 

 

Plus tard, Louis XVI, grand amateur de chasse justement, acquiert le domaine, et, afin d’y attirer Marie-Antoinette son grand amour (le guide nous a assuré qu’il l’aimait à la folie et n’avait eu aucune maîtresse, fait rarissime pour un Roi de France!), il y adjoint la laiterie de la Reine, qu’il fait construire en grand secret pour lui faire une surprise et lui rappeler le Hameau du Petit Trianon à Versailles, qu’elle chérissait.

Le guide coupe l’alarme et nous fait pénétrer dans la Chaumière; c’est une grande surprise de voir cette petite pièce, haute de plafond, recouverte sur chaque centimètre carré de coquillages divers et variés, complétés de nacre et de corail, avec une recherche artistique et une minutie absolument remarquables. La coupole est entièrement en nacre. Le mobilier présent est d’origine et fut entièrement conçu pour la Chaumière; il y a également un petit cabinet attenant qui servait de garde-robe pour ces dames.

Hélas, le guide, aussi sympathique soit-il, ne me permettra pas de photographier l’intérieur, bien que j’aie tenté de le faire fléchir en lui rappelant nos origines communes, le Sud de la Bretagne. Rien à faire! (lol)

Cet endroit, tant la chaumière que les jardins qui l’entourent, sont une invitation à la promenade et à la découverte de la vie de la noblesse avant la Révolution. Je vous conseille de la visiter, si vous en avez l’occasion.
  

Texte remplaçant l'image