Ce lundi 13 avril, le président pakistanais Asif Ali Zardari a signé la loi autorisant l'établissement des tribunaux islamiques dans la région de Swat proche de l'Afghanistan.

Cette loi qui avait été adoptée auparavant à une large majorité par le Parlement a été rédigée dans le cadre des accords de paix signés avec les taliban qui dominent la région de Swat y faisant régner la terreur depuis deux ans.

Ainsi, en échange de la prolongation indéfinie du cessez-le-feu décrété unilatéralement par les talibans en février, ces derniers peuvent désormais y rendre la justice en appliquant la loi islamique : la charia.

La signature d'Asif Ali Zardari a été célébrée par les islamistes, qui n'ont pas manqué de féliciter leurs frères qui depuis qu'ils ont conquis cette région en 2007 y multiplient les exécutions sommaires, y détruisent les écoles mixtes et y bafouent impunément les droits de la femme.

Cet accord accepté par les autorités pakistanaises a immédiatement provoqué la colère de leurs alliés américains qui ne peuvent admettre que cette région frontalière avec l'Afghanistan se transforme en sanctuaire pour les militants qui pourront mener des opérations de guérillas dans le pays voisin avant de venir se réfugier au Pakistan.

On estime déjà à un million et demi le nombre d'habitants de la région qui auraient fui les combats et la nouvelle loi islamique.

Après cet accord au Pakistan et la loi signée la semaine passée par le président afghan Hamid Karzaï qui réduit considérablement le droit des femmes de confession chiite, ont peut affirmer que les talibans ont remporté deux grandes victoires sous le nez des États-Unis et de leurs alliés qui viennent de décider d'un renforcement de leurs troupes sur le terrain.

Preuve s'il en est que ce ne sont pas les armes qui convertiront des populations hostiles à la présence militaire étrangère. Tout cela ne va-t-il pas avoir un effet inverse à celui escompté et finalement provoquer une recrudescence du terrorisme islamiste international ?