Il est des romans qui laissent songeurs longtemps encore après leur lecture. C’est le cas de La Ballade de l’impossible, oeuvre intense et envoûtante de Murakami.

Une promenade érotique. Celle de Watanabe, jeune étudiant, à la fin des années soixante, qui erre tout au long de sa jeunesse. Son meilleur ami se suicide alors qu’il n’a que dix-sept ans. Le monde semble alors s’arrêter à cet âge. Le meilleur ami laisse derrière lui la jolie Naoko, dont s’éprend peu à peu le héros.

Norwegian Wood, ce morceau des Beatles, réveille la mémoire de Watanabe alors qu’il se trouve dans un avion.

L’histoire est simple. Watanabe et Naoko sont séparés par la vie, puis par la mort de l’ami. Et puis, le destin veut qu’ils se retrouvent.

Le texte s’écrit au rythme des chagrins. Certes, de petits bonheurs prospèrent, mais tout, ici, n’est qu’affaire de sentiments douloureux. Le chant de cette ballade impossible retentit comme un long cri.

Peut-être avec une légère faiblesse dans le dialogue, Murakami signe ici néanmoins un texte franc et névrotique. Il relate les faits à la première personne, c’est Watanabe qui parle.

Ce livre se tisse au gré de rencontres, de ballades, de constats.

Dès l’ouverture, dès que le héros parle de Naoko, la mort se met à rôder.

De mélancolie en dépression, Murakami décrit les pensées de Watanabe, ses doutes, ses souvenirs. Le personnage évolue, s’interroge et se laisse aller à des pulsions sexuelles à droite à gauche.

L’écriture de Murakami se veut farouche et maladive. Son ouvrage, d’une beauté saisissante, ne laisse pas indifférent. La souffrance y est décrite avec exactitude, au fil des disparitions, au fil des morts.

Dans ce livre, la vie ne s’arrêtera jamais qu’à dix-sept ans.