Même si on s’y attendait depuis quelques mois, au gré des différentes informations émises, concernant l’actualisation au 1er août prochain du taux du livret A, on ne pensait tout de même pas que cette baisse serait aussi importante, avec un taux probable aux alentours de 1 %. Nombreux sont parmi les 60 millions de livrets existants, les épargnants mécontents par cette nouvelle mesure qui s’annonce et beaucoup se demandent s’ il y a encore un intérêt à placer de l’argent sur ce type de produit d’épargne.

On sait tous très bien que le livret A est très apprécié par les particuliers, qui le trouvent simple à utiliser et sans risque financier important, même si depuis quelques années son taux n’est pas des plus rémunérateurs. On peut mettre de l’argent dessus, quand on le désire et le retirer aussi facilement, sans être à la merci des fluctuations financières, des frais de gestion et des règles d’imposition qui s’appliquent à certains produits d’épargne. Le capital déposé, si minime soit-il fructifie avec le temps et les intérêts encaissés permettent de compenser certaines hausses des prix.

Mais depuis la fin 2008, le taux n’a cessé de baisser, en passant de 4 % à 1,75 %   actuellement et on s’oriente pour le 1er août prochain à un taux maximum de 1 %, du jamais vu depuis bien longtemps. Il est vrai que ces dernières années les Français se sont rués sur le livret A et sur le livret de développement durable (LDD), pensant qu’en période de crise économique il était bon de ne pas prendre de risque, mais de s’assurer tout de même une réserve sécurisée pour un avenir qui se veut de plus en plus incertain. De plus, les deux relèvements successifs du plafond de dépôt sur ces livrets, ont très largement incité les ménages qui en avaient la possibilité à renflouer ce produit d’épargne qui est en totale franchise d’impôt.

Mais cette épargne accumulée sur les livrets A, ne fait pas le bonheur des banquiers, qui se plaignent de voir les particuliers déserter d’autres produits d’épargne bancaires, au profit du livret A  et s’inquiètent de ne pas avoir assez de liquidités pour se conformer aux règles financières, mises en place par l’Europe.

Le gouvernement va donc devoir trancher, d’ici la fin du mois sur ce sujet, en prenant en compte, le montant de l’inflation et surtout l’effet psychologique néfaste provoqué par une baisse importante de ce taux au premier août prochain. Il doit être conscient que dans le contexte actuel des hausses successives supportées par les consommateurs, il est peut-être nécessaire de préserver quelque peu le pouvoir d’achat du livret A.