Mais on ne peut rien débuter sur des bases aussi morbides. Mouammar Kadhafi a été tué, c’est peu dire ! Les images que l’on en a vu ne nous montrent – hélas ! – pas qu’il a été tué, mais bel et bien massacré, sans ménagement, sans justice, comme un animal. "Ce n’est que lui rendre la monnaie de sa pièce", diront certains. Mais là réside l’erreur : en tombant dans la sauvagerie qu’ils condamnent, comment les Libyens peuvent-ils prétendre à un juste retour d’une paix ? On ne soigne pas la violence par la violence, et dans ce cas précis il n’y avait probablement que peu d’opposition de la part de l’ex-chef d’Etat Libyen ; il a été trouvé et assassiné. Un homme en fuite est-il dangereux ? Non ! Ses méfaits sont passés et sur le moment il ne représentait aucune menace, pourquoi ne pas l’avoir juste arrêté pour le mettre face à la justice, qui d’une main de fer et civilisée l’aurait condamné ? Quelle différence pour les Libyens, si leur ancien chef d’Etat est fusillé officiellement et après avoir été entendu, ou s’il est massacré ? Ne finit-il pas mort dans tous les cas ? Il est clair que la justice ne l’aurait pas acquitté, il n’y avait alors aucun risque pour eux de ne pas avoir leur vengeance. Nous vivons dans un monde civilisé, où le règne animal et la loi de la jungle se distinguent foncièrement de l’humanité, mais cette humanité s’estompe à la seconde où on agit à son encontre.
On peut condamner les actes de Kadhafi, il est même vital de le faire, car ils sont effectivement répréhensibles ! Mais la justice passe par le biais des institutions faites dans ce but, et non par une loi fictive consistant à se faire justice en réduisant à néant un individu. Mais alors, avec quel plaisir morbide les images de ce Kadhafi mort et baigné de sang nous ont été montrées ! Dans chaque journal, papier, internet ou télévisé, on avait l’immense "joie" de se retrouver face à ce visage implorant toute la pitié du monde et où se lisait toute la détresse possible. Il semble juste de trouver la limite entre un événement heureux et un événement macabre : célébrer la mort d’un individu ayant eu pareil traitement, ce n’est pas heureux. Pire que macabre, c’en est malsain.
D’ailleurs, où la Libye y trouve-t-elle son compte ? Ils ont trouvé et assassiné leur ex-dirigeant qui ne menaçait déjà plus leur pouvoir, mais en principe leur problème n’a pas évolué. Devons-nous avoir peur de ce peuple qui, avec toute la hargne du monde, a réduit en miettes un homme au lieu de le livrer à la justice ? Devons-nous attendre de ce pays une nouvelle dictature, puisque les droits de l’homme ont été déjà bafoués pour Kadhafi ? Après tout, n’importe quel politicien Libyen pourrait arriver tout fleur, et déclarer "je suis celui qui fera oublier Kadhafi", pour ensuite tomber dans les mêmes excès. Le peuple Libyen se sent libéré, mais libéré de quoi ? Libérés de leur conscience, sûrement. On n’est pas près de la revoir, celle-là.
Kadhafi mort aurait pu être un événement heureux, dans la mesure où cela aurait marqué la fin de la vie d’un homme dont l’existence rimait avec malheur et dictature. Mais dans ces conditions, dans cet état d’esprit, Kadhafi mort ne représente rien d’autre qu’une envolée de violence en Libye. Difficile de relancer un pays déjà affaibli, s’il doit entamer sa nouvelle histoire en allant à l’encontre de la justice et des Droits de l’Homme.
La Tripolitaine
J’ai le tournis…
Et je ne considère pas que mon peuple soit beaucoup mieux loti.
Je suis Tripolitaine… Et j’ai la HAINE !
De voir des gens en liesse… Heureux d’être libres
Alors qu’ils étaient contraints et forcés de devenir disponibles
pour les besoins de l’Otan, et les bons soins de l’occident.
On nous a volé la solution de notre problème
On nous a fait un enfant dans le dos…Avec l’ADN Franco-américaine.
Comment voulez-vous qu’on l’appelle?
Thaoura : Révolution ! Non… Mais … Tharoua : Héritage…
Nous avons reçu la Révolution en héritage
Ah ah ah !!!!
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/08/la-tripolitaine/
C’est maintenant que les vrais problèmes commence