Bien sûr, la grève, c 'est d'abord un véritable souci pour chacun, il faut rentrer à l'heure pour les enfants, supporter les longues attentes dans les gares, ou encore l'épuisement après une journée passée à courir après des trains ou des bus bondés, dans lesquels on va s'entasser, se faire écraser par les autres voyageurs, et parfois supporter des odeurs un peu gênantes, particulièrement en fin de journée. C'est dans un premier temps les gens excédés, qui se disputent pour une place dans un wagon, et les personnes du quai qui apostrophent les passagers dans les trains, pour qu'ils se poussent dans les couloirs du train entre les deux rangées de sièges. C'est aussi les disputes entre passagers pour un oui ou un non, de ceux qui déclament que, comme tout le monde, ils veulent rentrer chez eux…
Mais parfois, c'est aussi les autres, ceux devant lesquels on passe chaque jour, dont on connaît le visage, mais auxquels on a jamais adressé la parole, c'est le voyageur qui se trouve au milieu du wagon, et qui ne pouvant se retenir à quoi que ce soit, se retient à vous, s'excusant et vous remerciant de l'avoir empêché de tomber. Ce sont les voyageurs qui s'entraident enfin, prenant soin du passager avec un enfant, pour qu'il ait de la place, et qui pour une fois, se parlent, allant jusqu'à plaisanter entre eux. De tous ces passagers que nous croisons presque quotidiennement dans le train, connaissant leurs habitudes de voyageur transilien, les retrouvant parfois le soir, sur le quai, à Paris, après une journée de travail.
A la gare du nord,dans le bus qu'une petite foule a quasiment pris d'assaut dès son départ, les passagers s'acclimatent les uns aux autres, en cherchant le bon appui pour être un peu plus à l'aise. Un panneau clignotant affiche "bienvenue dans le bus de la ligne 38, nous vous souhaitons un bon trajet". Un peu gênés d'abord par la promiscuité inévitable, chacun finit par se détendre, au point de s'amuser un peu de la situation. Une passagère demande un conseil à son voisin: quelle sera la meilleure solution pour atteindre la station de métro habituelle? Remonter le boulevard? prendre telle rue? Si le voisin semble ravi de la renseigner, il n'est pas le seul, d'autres passagers se joignent à lui pour aider la femme à trouver son chemin. Puis l'on découvre que pour la plupart, les passagers sont perdus: pas facile de s'orienter dans Paris, lorsqu'on connaît mieux le plan du métro que le plan de la ville! Tout le monde alors se donne donne de bons conseils…
Cela ne se passe pas toujours ainsi, et c'est regrettable. Inutile pourtant de s'énerver, inutile de se disputer pour trouver sa place, avec un peu de patience, on voyage parfois plus à l'aise. Un peu de courtoisie et d'entraide, font parfois du bien dans une journée épuisante et plus difficile qu'à l'accoutumée. Même si le lendemain, bien sûr, les passagers qui la veille ont pu sympathiser, reprendront la même attitude indifférente…
Mon Cher Blaise, nous sommes en droit de nous demander si ces grévistes respectent réellement les milliers de Français qui travaillent, qui recherchent un travail, qui circulent par nécessité…, mais, surtout, QUI NE SONT EN RIEN CONCERNES PAR LES REGIMES SPECIAUX DE RETRAITE DE LA RATP ET DE LA SNCF ?
Je pense que les syndicalistes, qui font preuve de beaucoup d’égoïsme, PARCE QU’ILS REFUSENT DE CHANGER DE METHODE DE GREVE POUR FAIRE ABOUTIR LEURS REVENDICATIONS, devraient s’atteler à défendre ceux qui ont du mal à vivre, ceux qui sont dans une très grande précarité, ceux qui subissent toutes sortes de discriminations dans le travail ou dans la recherche d’un emploi…
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