Ce matin quand je me suis levé j’étais un peu à l’étroit dans mon caleçon, et quitte à lâcher une cartouche, autant que ma copine en profite. Mais pressée, elle a ôté mes mains de sur ses hanches, m’a sourit puis est partie et je me suis retrouvé tout seul dans la cuisine avec un Nespresso Rosabaya et Cannelle, le teckel à poil long.

Frustré mais pas vexé (de toute manière revanche il y aura), je suis sorti m’allumer une cigarette et je me suis mis à réfléchir sur la place qu’occupe le sexe au sein d’un couple. Pour moi c’est catégorique : INDISPENSABLE ! Cannelle n’était pas d’accord.

Le sexe c’est le thermomètre de la relation, un indicateur sentimental. Autour de moi, bien des gens arrêtent leurs problèmes à l’entrée de la chambre et reprennent leur conversation plus posément après avoir fait l’amour (et aussi s’être essuyé). À contrario, certains s’inquiètent quand leur vie sexuelle se ternit ou devient plus machinale. Je crois pouvoir affirmer sans trop me tromper que le sexe et l’amour sont des besoins à part entière, qu’on décide de les mélanger ou non. Et si mélange il y a, il est pour moi quasi à sens unique. On peut coucher sans aimer, mais l’inverse est, si pas impossible, rarissime.

Un couple est bien plus complice avec une vie sexuelle épanouie, consommer l’acte en étant amoureux dépasse la jouissance personnelle, c’est faire plaisir à l’autre, il s’agit d’un échange d’attentions subtiles. Je ne dis pas qu’un couple ne peut pas s’épanouir complètement sans le faire, mais l’échelon est différent. Il y a quand même un niveau de proximité physique et une dose d’émotions qu’on ne rencontre dans aucune autre activité, et de mes yeux je n’ai jamais vu un couple qui a duré sans faire l’amour. Sans confiance non plus, et que ce soit clair il ne s’agit pas du facteur qui va faire tenir une relation. Simplement sans lui, et parlez en aux couples qui n’ont plus ou peu de désir, il y a un côté inabouti dans leur discours, un petit sourire gêné s’échappe des mesdames et des messieurs qui prétendent que « tout va pour le mieux ». Et inversement pour ceux qui s’éclatent sous la couette, dont la complicité est nette et palpable.

Autant je n’ai pas de préjugés, autant j’ai beaucoup de mal à accepter l’idée d’avoir tort là dessus. Surtout après la révolution sexuelle en Occident, qui a tué le tabou sur le sexe et l’image d’un simple « devoir conjugal » pour l’exposer au monde entier comme sain, naturel, amusant et inévitable.