Cynisme, sens de l’ absurde et nostalgie d’ une époque révolue. Telle est la marque de fabrique des Frères Coen. Après avoir effectué ses "classes" comme assistant-monteur au coté de Sam Raimi pour "Evil Dead" ( un début idéal! ), Ethan retrouve son frère Joel et réalise leur premier long-métrage, Sang pour sang, récompensé par le Grand Prix du Festival de Sundance. Déjà la noirceur du style, la "lourdeur" des personnages classent les frères Coen, dans la catégorie "film culte".
"Arizona Junior", "Miller’s Crossing", respectivement Road-movie déjanté et film de ganster, révèle au public le goût du melo-noir aux acteurs emblématiques, de Nicolas Cage à Gabriel Byrne. Ainsi va la vie chez les Coen: Ethan écrit, Joel réalise. Le duo bientôt le plus célèbre du cinéma américain n’ a de cesse de passionner les spectateurs, et reçoit la Palme d’Or à Cannes avec "Barton Fink". Les films s’ enchaînent, les acteurs aussi. Parmi les acteurs "fétiches" du duo, on trouve Tim Robbins, Steve Buscemi, John Turturro, John Goodman, George Clooney et bien sur Frances McDormand. Le grand saut, une "satire" sur la libre-entreprise(!!), "Fargo" un thriller hivernal haut en couleur et pourtant aussi noir que le café et qui va comme un gant à F.McDormand. Et puis c’ est l’ heure du premier chef d’ œuvre. Les puristes vont citerons "Baron Fink" ou même "Blood Simple"; mais le premier film du duo à faire l’ unanimité sera "O’Brother". Même recette que les précédent. Un casting efficace, un trio d’ enfer (J.Turturro, T.B.Nelson, et un incroyable George Clooney), des second rôles récurant (J.Goodman et Helen Hunt), une histoire invraisemblable mêlant Odyssée d’ Ulysse et K.k.klan. Une comédie à mourir de rire, une photo très soignée et une bande son au poil. Un pur délice… Deux ans auparavant était sorti "The Big Lebowski", et déjà on s’ était dit que les deux avaient fait pas mal de chemin depuis "Blood Simple". Jeff Bridges en joueur de bowling hippie complètement largué, John Goodman en vétéran allumé du Vietnam, Steve Buscemi en pièce manquante et pourtant inutile d’ une histoire d’ enlèvement loufoque…à noter la jolie performance de Julianne Moore. Les frères retrouvent G.Clooney pour "Intolérable Cruauté", une histoire d’ avocat arroseur-arrosé et de riche héritière en mal de riche pour hériter. Et un rôle sur-mesure pour C.Zetha Jones, qui sait aussi être une bonne actrice(!!), et une performance délirante de Paul Adelstein, que l’ on peut apercevoir dans de nombreuses séries dont Prison Break. "The Ladykillers", le remake d’ un classique de 1955 et son génialissime Tom Hanks en cambrioleur philosophe ramène de nouveau les frères sur la croisette et obtient le prix du Jury.
Une participation au film anniversaire réalisé à l’occasion des 60 ans du Festival de Cannes plus tard, le duo abandonne quelques temps ses acteurs favoris et son goût pour la plaisanterie et signe un film très noir au titre à rallonge très évocateur: No Country for Old Men – Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme. Une chasse à l’ homme dans le désert mexicain avec un effroyable Anton Chigurh dans le rôle du tueur implacable. Le film rafle le prix du meilleur scénario aux Golden Globes, et marque un bref retour dans le noir du début du duo. L’ année suivante sort "Burn after Reading", une histoire d’ agent secret pas très discret emmenée par John Malkovich. La famille s’ agrandie. Le duo va maintenant s’ essayer au western…et nous sommes impatient. Vous voulez voir un de leurs films et vous voulez un conseil ? Voyez-les tous.
Aucunes ombres dans la filmographie des frères Coen. 13 films uniques et incontournables, 13 contes modernes pour adulte .