JO, premières déceptions.

 Je m’amuse toujours de voir la tête de nos commentateurs sportifs quand les choses ne se déroulent pas comme ils voudraient. Forcément, quand on résume tout l’intérêt des compétitions sportives à un décompte de médailles, les journées sont parfois difficiles. Quand on entend un journaliste s’écrier "Enfin une bonne nouvelle : un médaille pour la France !", ça m’énerve.

Lors de cette première journée, la victoire en cyclisme du Kazakh Alexandre Vinokourov n’a pas l’heur de plaire aux commentateurs de France 2. Monsieur Thierry Adam n’a cessé de répéter que c’était une immense surprise alors que Vinokourov est à l’aise dans ce genre d’épreuve. Il avait déjà décroché la médaille d’argent à Sydney. En fait, ce qui gêne Thierry Adam, c’est que le coureur kazakh est un dopé repenti, exclu des pelotons pendant deux ans. Et comme il dit lui-même qu’ « il n’y a rien de pire pour un commentateur que d’avoir des doutes sur un coureur », on comprend sa déception. 

Même soupe à la grimace au fleuret féminin, nos deux championnes sont au tapis après un départ plutôt réussi, elles se sont écroulées. France 2 avait pourtant invité le frère d’une des deux championnes en lice, on aime bien être proche des athlètes sur le service public. Le frère qui vous explique sans rire que sa sœur avait les clés pour gagner mais que c’était contre son tempérament. Un autre présentateur s’empresse d’ajouter que les Françaises étaient les seules à avoir « les clés » pour battre les Italiennes. J’ai eu du mal à me retenir de rire. C’est sûr que les escrimeurs français sont des grands pourvoyeurs de  médailles et comme il n’y a que ça qui compte, on n’aime pas de les voir perdre. C’est également le cas du judo, où les jeunes Milous et Payet reviennent bredouilles.

Si la seule ambition de la délégation française est de revenir avec plus de 41 médailles, on peut s’attendre à bien des déceptions. Sur les 333 athlètes engagés beaucoup reviendront sans breloques, mais quels merveilleux moments ils auront passés. Et c’est bien ça qui compte, les Jeux sont une fête de la jeunesse où des sportifs de tous les pays s’affrontent pacifiquement.  

Alors, arrêtons de compter les médailles et apprécions la fête. Le sport est avant tout un spectacle magnifique.