Le Prix Nobel de la paix et ancien président des États-Unis Jimmy Carter a déclaré alors qu'il était en visite à Rio de Janeiro qu'il souhaitait la levée immédiate de l'embargo économique, commercial et financier contre Cuba.

Il rejoint en cela le désir de la Chambre de commerce des États-Unis qui a répété à maintes reprises que la fin du blocus offrirait aux États-Unis un nouveau marché et permettrait la création de nombreux emplois. .

Ce n'est pas la première fois que Jimmy Carter s'exprime en faveur d'une normalisation des relations avec l'île, puisqu'en 2002 déjà, lors d'une visite officielle à Cuba, et bien que dénonçant ouvertement les carences du gouvernement cubain dans le domaine des droits de l'homme, il se prononça sans équivoque pour la levée du blocus.

Le Congrès américain semble également favorable à une levée de l'embargo même si de nombreux députés marquent leur scepticisme quant à l'adoption d'une telle mesure sous la présidence de Barack Obama. Une délégation de sept congressistes démocrates s'est d'ailleurs rendue à Cuba et, bien qu'elle ait affirmé qu'il fallait saisir le moment historique qu'offrait la coïncidence d'un président noir à la Maison-Blanche et d'un courant d'opinion favorable à la normalisation des relations avec Cuba pour retirer l'île de la liste arbitraire des pays terroristes et reconnaître que la politique des États-Unis vis-à-vis de Cuba avait été un échec total, cette délégation du Congrès reconnaît que : « Le président ne peut malheureusement pas aller au-delà de la libéralisation des voyages et des envois de fonds familiaux, car s'il déclarait la levée du blocus ou la normalisation totale des relations bilatérales, il perdrait toute chance d'être réélu, car la droite anticubaine a encore assez de pouvoir pour l'en empêcher. »

Ainsi, il semblerait bien que ce soit l'Administration Obama-Clinton qui freinerait la levée de l'embargo économique, commercial et financier, ce qui expliquerait la réaction de Fidel Castro : « Obama court à l'échec ! »

D'ailleurs, Jimmy Carter va dans le même sens puisqu'il affirme que les mesures prisent par Obama, qui est pourtant membre du Parti démocrate comme lui, ne vont pas assez loin puisque ce sont les mêmes qu'il avait lui-même prises lorsqu'il était président il y a 30 ans (mesures annulées par Ronald Reagan) et d'ajouter : « Je crois que les initiatives d'Obama ne sont pas suffisantes puisqu'elles ne vont pas aussi loin que ce que proposent les deux Chambres du Congrès qui se trouvent aujourd'hui un pas devant leur président ! »

Cependant, malgré ses critiques, Jimmy Carter estime que l'équipe Obama-Clinton va permettre de réaliser un changement radical dans les relations entre les États-Unis et l'ensemble de l'Amérique latine et pas uniquement, comme l'affirment les mauvaises langues, dans le but de freiner l'influence croissante de l'Iran, de la Chine et de la Russie dans la région.

Alors, laissons un peu de temps à la nouvelle Administration américaine et espérons que la crise économique et la nécessité pour les États-Unis de conquérir d'autres marchés forceront la Maison-Blanche à demander la levée immédiate de l'embargo contre Cuba.