« Jim Jimmy Jimmy its your last cigarette »

Si ce groupe vous dit un petit quelque chose, rien que vaguement un tout petit quelque chose c’est incontestablement pour son fameux, et rebel Jimmy qui malgré les plaintes de la chanteuse Charlène Duppuy ne se décide pas à rentrer auprès de son oncle, de sa tante, de son cousin, de son grand-père et des bisons au milieu de l’herbe verte et humide elle même au milieu dont ne sait où… Et qu’importe…

Jimmy chanson phare de l’album, du groupe…rescapée de l’oubli

On ne se souvient que d’elle, enfin que de lui…sans doute… Et c’est bien dommage, cet album vaut vraiment le coup. La musique est héritée du blues américain des années 30, une certaine influence dans la musique traditionnelle Irlandaise, enivrante de par la très belle voix de la chanteuse, musique douce et rythmée. Caractère et singularité à la clef.

Le groupe est repéré en 2005, à la suite de cela il sort cet album Gee Whiz But This is A Lonesome Town. Il est remarqué au Printemps de Bourges et couronné du prix Paris Jeunes Talents.

L’album se vend à 50 000 exemplaires en quelques mois après sa sortie …et devient disque d’or un an après celle-ci.

Jimmy, devient vite un tube, cette plainte suave, sensible, cette prière très simple et quotidienne, un peu hallucinée, tout de même, au coeur des bisons qui vont librement, est un vrai joyaux. Incroyable, inévitable, incontestable!

« Jimmy its your last cigarette », depuis combien de temps? …c’est bien la centième cigarette, depuis tout ce temps où je l’écoute en boucle, vous aussi peut-être.

C’est une plainte délicate «Come home jimmy  », une prière sur fond de country « Jimmy won’t you please come home »

Jimmy devient un tube

C’est une chanson touchante de par la mélodie, une voix douce susurre, du désespoir mais en même bien plus que cela. Elle nous parle d’identité, de ce que l’on est, de ce qui fait ce que l’on est, des attaches que l’on a ou non. On ne sait pas réellement qui est ce Jimmy, mais lui non plus à vrai dire.

On ne sait pas pourquoi il ne rentre pas, ni pourquoi il devrait. Et où est-ce que tout cela est ou n’est pas, fictif, halluciné, un mensonge, un mirage… Quoi donc? Et peut importe, c’est sa dernière cigarette, depuis des lustres sans doute, et alors. Il ne s’appelle même pas Jimmy, mais maintenant on le nomme ainsi, il ne possède même pas de terre, pas d’endroit, à la recherche de quelque chose, ou bien de rien…mais rien c’est encore quelque chose à partir du moment que cela porte un nom.

Jimmy porte un nom, on le nomme Jimmy.

 

« Et les bisons disaient "Sois fier de ton nom" 
 

Les bisons disaient "Sois ce que tu es" 

 Les bisons disaient "Va où tes pas te mènent" 


Les bisons disaient "Fais ce que tu fais" 


 

« And the Buffaloes used to say be proud of your name

The Buffaloes used to say be what you are

The Buffaloes used to say roam where you roam

The Buffaloes used to say do what you do »

Très très belle chanson, que ce soit par la musique, les paroles, la voix, le sens que l’on peut retenir. C’est un bijoux…Elle parle de l’essentiel, de ce que c’est que vivre, l’individualité et l’identité. Il n’y a rien que l’essentiel et c’est cela qui rend cette chanson tellement incroyable.

« Si tu te souviens que tu es inconnu 


La terre des Bisons sera ton chez toi » 

 

Moriarty

Un groupe aux origines diverses, d’une large tendance française. En effet la majorité des membres ont été élevés en France, de parents américains.

Ils sont repérés en 2005 avec leur 1er album autoproduit, The Ghostless Takes, c’est un 8 titres.

Ensuite arrive ce petit bijoux dont je suis en train de vous parler : Gee Whiz But This is A Lonesome Town, 2007.

Et en 2008, le dernier album en date, La musique de Paris dernière

 

En 2009, le groupe écrit et chante la bande originale du dessin animé La véritable Histoire du Chat Botté, film de Pascal Hérold, Jérôme Deschamps et de Macha Makeïeff.

 

 

 

Les membres du groupe

 

Rosemary Standley alias Rosemary Moriarty : chant, xylophone, Kazoo

Thomas Puéchavy alias Tom Moriarty : harmonica, machine à écrire

Arthur B. Gillette alias Arthur Moriarty : guitare,piano, percussions

Stephan Zimmerli alias Zim Moriarty : contrebasse, guitare

Charles Carmignac, alias Charles Moriarty :dobro, guitare, xylophone

Vincent Talpaert et Éric Tafani :batterie, percussions,en concert

Gilbert Moriarty, tête de chamois empaillée, mascotte du groupe

Colette Moriarty, tête de cerf empaillée, cadeau fait à Moriarty par le groupeLa Maison Tellier.

Tout comme Gilbert, Colette accompagne désormais le groupe sur scène.

 

« Moriarty » Le choix du nom du groupe tient à un roman de Jack Kerouac intituléSur la route. Dean Moriarty en est le héros.

 

 

 

 

L’album

 

titres:

  1. Jimmy

  2. Lovelinesse

  3. Private Lily

  4. Motel

  5. Animals Can’t Laugh

  6. (…)

  7. Cottonflower

  8. whiteman’s ballad

  9. Tagono-ura

  10. Fireday

  11. Oshkosh Bend

  12. Jaywalker

 

 

 

3. Private Lily

 

« My name is Lily

I’m 19 years old

No money to study

No boyfriend

I’m kind of bored

I went to trade fair, Find a job

Here I found a few guys from the army

They told me that i was smart and pretty »

 

Chanson très rythmée, beaucoup de percussions et d’harmonica en fond une chanson très rythmée et entraînante, nous faisons oublier la tristesse de la situation, celle d’une jeune fille paumée qui part à la guerre en échange de promesses d’avenirs. Des promesses.

 

10. Fireday

 

« It was may day, worker’s day, fire day 


Fighter’s day, rate day, mayday, in the hey day 


Back in days, the soviet parades 


Standing side by side in the shade

Kissin’ and cussin’ and strivin’ and tryin’ 
Fussin’ and Bumpin and stickin’ 


Hey Girl, stop sleepin’ 


Standing side by side in the shade 


Kissin’ and cussin’and strivin’ and tryin’


Fussin’and Bumpin’and stickin’ 


Hey Girl quit cryin’ »

 

Douce, légèrement rythmée, très poétique.

Surtout pour le plaisir de l’oreille, l’ajustement des rythmes, le son des mots, la précision des rimes.

 

Gee Whiz But This is A Lonesome Town, album conteur de rythmes et conteur d’histoires.

Le blues y est, album emprunt de mélancolie, aux paroles simples et délicates, nous ouvre à un ailleurs. Cet ailleurs qu’est l’autre. Ce n’est ni tout à fait nous ni tout à fait autre chose, on apprend, on se reconnaît dans ces chansons. On va tous quelque part, et on cherche tous quelque chose même si on ne le sait pas. Pourquoi? Parce que c’est cela vivre.

Cet album est une belle réussite de vie, d’authenticité, et de singularité.