Pour comprendre, il faut que je commence par vous décrire mon quartier. Ma fenêtre donne sur une place, à gauche une école, à droite une maison de retraite. A droite de la maison de retraite, des HLM. En face de l'école, à gauche de chez moi, un parc. Maintenant que le décor est planté, venons-en à la démonstration.

Fréquemment dans la journée, des jeunes comme des moins jeunes traversent cette place, devant ma fenêtre. Vous ne serez pas étonné si je vous dit que pas un regard n'est échangé, pas une parole. Et pourtant, ces gens se croisent tous les jours peut-être.

Il m'est arrivé d'aller à cette maison de retraite (cause : un courrier qui n'a pas attérit dans la bonne boîte aux lettres, si vous voulez savoir), je ne vous dirai pas comment j'ai été traité. Ou plutôt si, je vais vous le dire. Il vous est tous arrivé de débarquer dans un endroit où vous n'étiez pas le bienvenu, c'est ce qui m'est arrivé ce jour-là. Pourtant, je n'ai pas une apparence désagréable ni un "look" ostentatoire, comme on dit maintenant. J'ai donné la carte postale perdue à quelqu'un puis je suis reparti aussitôt.

Après ça, pas étonnant que les jeunes n'aiment pas les vieux.

Ma mère connaît assez bien un résident de cette maison de retraite, elle va le voir toutes les semaines. Elle a appris par lui que dernièrement, rien que la semaine dernière, 5 résidents se sont fait agresser en se rendant à leur bureau de poste situé dans une rue plus haut, à quelques minutes.

Après ça, pas étonnant que les vieux n'aiment pas les jeunes.

Ce soir, il y a un groupe de jeunes qui jouent bruyamment sur la place. Dans le hall de mon petit immeuble, deux personnes âgées discutent entre elles. Quand j'y pense, ils auraient tellement de choses à apprendre entre eux.

Aujourd'hui les gens ne communiquent plus. Ca peut être un conflit de génération au pire, de l'indifférence au mieux.