Intolérable.

Un homme accusé, désigné coupable, sans aucune preuves tangibles. Sa photo, étalée en première page, son adresse, mince ils ont oublié de fournir son numéro de portable…

Jérome Kerviel n'est pas Nick Leeson, le trader ayant ruiné la banque britannique Barings. La Socièté Générale stigmatise l'opinion publique, tout en ne démontrant aucunement, son dysfonctionnement.

Au coeur du débat, la crise des "subprimes", certainement des mauvaises opérations de marché. Vouloir nous convaincre de la seule responsabilité de Jérome Kerviel n'est qu'un artifice. La Socièté Générale ne peut étaler au grand jour, qu'une année durant, un homme s'est ingénié à des malversations de cette importance, prés de cinq milliards d'euros. Le contrôle des risques, en accusant le trader, le discrédit n'atteint pas la banque.

Je suis partisan des analyses des spécialistes de l'économie, targuant sur la crise des subprimes, l'argent désintégré par la baisse des valeurs et certainement de mauvais choix. Sinon quel manque de professionnalisme, de se voir flouer pendant une période aussi longue. La couleuvre ne passe pas…

Perquisition au siége de la Société Générale, à La Défense. La brigade financière s'intéréssant aux fichiers informatiques du trader. Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale, se défend de faire obstacle à la justice, réfutant toute dissimulation de "pièces utiles" à l'enquête.

Jérome Kerviel, le 20 janvier, a "bénéficié" d'une mise à pied, le tout sans notification. La perquisition à son domicile de Neuilly-sur-Seine relève de la faute professionnelle. Le trader n'étant pas présent, ce qui est contraire à la loi, l'AFP confirmant que personne ne sait de quelle service était dépendant les agents présents au domicile de Kerviel. Plusieurs témoins affirmant que les "enquêteurs" seraient partis avec des mallettes, plus de trois aprés leurs arrivées…

Aucune condescendance pour le jeune homme et sa famille, littéralement projeté sur le devant de la scène…en coupable. La présomption d'innocence est bel et bien absente du débat. Quelle claque, au moment même ou l'appareil judiciaire entame une réforme. Systématiquement l'anonymat ne représente plus qu'un mot, ne signifiant plus rien. On ne peut tolérer de telles pratiques, clouant au pilori un jeune homme et sa famille.

François Fillon exige, sous huitaine, un complément d'information. Le parquet de Paris, après le déssaisissement du parquet de Nanterre, diligente l'enquête. La Société Générale déposant une plainte pour :

"Faux et usage de faux, atteinte au système des traitements automatisés des données"

Jérome Kerviel serait-il l'Einstein de l'informatique ?

Le jeune homme aurait créé des comptes, pour dissimuler ses manoeuvres. Comment prendre en considération, les accusations de la Société Générale, qui ressemble plus à un moulin qu'à une banque. L'opération de malversation aurait été accompli dans un court laps de temps, on pourrait avaler la couleuvre. Plus d'une année de dissimulation représente un sacré tour de force, ou alors une absence totale de contrôle des risques, engendrés par les opérations du trader…

Innocent…Coupable. L'instruction suit son cours et à l'heure actuelle, personne ne peut confirmer, que Jérome Kerviel est l'auteur d'une escroquerie quelconque. Cinq milliards d'euros se sont envolés, sans que la Société Générale ne remarque l'énormité de l'affaire…

Pour moi, le doute n'est pas permis, la Société Générale tente de dissimuler, ce que l'on pourrait qualifier d'incompétence, mais qui en réalité doit certainement masquer d'autres perspectives. Je ne peux concevoir une telle négligence qui nous aménerait a douter sérieusement de l'appareil bancaire au sein de notre pays. A la place d'accuser Jerome Kerviel, les journalistes feraient bien mieux de se pencher sur les conséquences de cette lapidation, en place publique…