A l’occasion de mon dernier séjour parisien, en compagnie de deux autres blogueurs, Vogelsong et Dagrouik (à gauche et au centre sur la photo), j’ai participé à une rencontre avec le député socialiste et président du Conseil général des Alpes de Haute-Provence, ancien secrétaire général de l’Elysée durant neuf ans sous Mitterrand, Jean-Louis Bianco. Celui-ci s’en explique sur son blog : "Hier, dans un bureau à l’Assemblée, nous avions organisé une rencontre avec trois blogueurs. Ce petit nombre a, je crois, permis à chacun de s’exprimer longuement et sincèrement. J’ai eu beaucoup de satisfaction à pouvoir échanger avec autant de simplicité sur de très nombreux sujets (Internet, le projet de loi "Hadopi", la "folie financière", la contribution de Ségolène Royal, l’Europe, les retraites, le fonctionnement de l’entreprise, la conditionnalité des aides, l’environnement, le développement soutenable, la durée du temps de travail, les alliances du PS, le dialogue social, la démocratie, etc.). On sent bien qu’Internet reste un des rares endroits où l’on peut encore ainsi s’exprimer. C’est pourquoi il faut absolument défendre cet espace de liberté."
Mes confrères ont déjà rendu compte de cette rencontre (ici chez Vogelsong et là chez Dagrouik). Je serai plus bref, me contentant de mettre en lumière les deux éléments du discours de Jean-Louis Bianco que j’ai trouvé les plus importants. Un mot d’abord sur l’attitude de l’élu socialiste : disponible, ouvert, appellant à s’exprimer sans langue de bois, il a décalé son rendez-vous suivant pour prolonger la discussion de près d’une demi-heure. Si opération séduction il y avait, elle est réussie. Mais cette hypothèse est peu crédible, au vu du faible nombre de blogueurs conviés (nous devions être cinq mais il y eut deux défections). Venons-en au fond.
Sur le cumul des mandats et la majorité parlementaire : Bianco considère ce sujet comme un "marronnier" chez les socialistes mais adopte une position claire, en souhaitant que les élus PS mettent enfin en application "au plus vite" la règle du non-cumul. A commencer par lui-même : il renoncerait probablement dans ce cas à son mandat de député pour garder la présidence du Conseil général. L’explication réside dans le traitement dévolu à l’opposition dans l’actuelle Assemblée.
"Tant qu’on n’aura pas revalorisé vraiment le rôle du Parlement, si on est dans l’opposition, (…) on n’a pas l’impression de peser vraiment. Quand on est dans la majorité, on est un peu condamné à être godillot et quand on est dans l’opposition, à gueuler tout le temps. Je caricature un peu, on essaie bien sûr de faire des propositions, mais comme on a une majorité qui est la plus chienne que j’ai jamais vue… J’emploie le mot à dessein, vraiment ! Quoi qu’on dise, on se fait "pourrir" à toutes les séances de questions. C’est même indigne ! C’est toujours : "si ça va pas, c’est de la faute des socialistes, on est archaïque, on est conservateur, c’est la faute des 35h", quel que soit le sujet ! On rédige des amendements, il y a des choses sur lesquelles on peut être d’accord, par exemple la défense des petites entreprises face à la grande distribution (…). Ils n’en prennent quasiment jamais. Tant que c’est comme ça, je choisirai le mandat local."
Sur l’alliance avec le Moudem : la question lui fut posée par moi, me faisant l’interprète du peuple de gauche qui se sent trahi par les socialistes. Je l’ai interpellé sur la proposition faite par Ségolène Royal à François Bayrou d’être son Premier ministre, si elle l’avait emporté lors des présidentielles, et son appel pour les municipales à des alliances généralisées avec le Moudem, lui précisant que cette position passait très mal auprès, par exemple, des lecteurs de mon blog, proches de la gauche de la gauche. Réponse de Bianco (merci Dagrouik pour la transcription) : "il faut faire 50% (..) bien sûr si on reconquiert les jeunes et les couches populaires on y arrivera peut-être. (…) L’idée c’est de dire qu’on a pas de raison de s’interdire d’ouvrir le débat à partir de nos positions. Est ce qu’on n’est pas d’accord contre la main-mise du pouvoir politique sur les médias, on n’est pas d’accord sur l’impartialité de l’état, sur la reforme institutionnelle ? On est en désaccord sur la gestion de l’économie en particulier, c’est clair ! Mais pourquoi s’interdire de dialoguer ? (…) Ségolène a fait un coup de poker entre les deux tours. Si Bayrou avait saisi la main tendue (…) on aurait peut être gagné, ce qui veut dire Ségolène présidente et Bayrou premier ministre, est-ce que c’est pas mieux que Sarkozy président ? (…) La ligne, ce n’est pas un changement d’alliances (…), on doit d’abord être au clair avec nous-mêmes." Il précise, à propos de la gauche de la gauche : "pour moi, on appartient au même camp". M’a-t-il convaincu ? Tout dépend de ce que les socialistes sont prêts à lâcher aux centristes… Le scepticisme me semble tout de même de mise. Reste un passage amusant sur Bayrou, garanti sans langue de bois : "Bayrou croit à son destin national, cosmique. Tant qu’il croira qu’il est le sauveur de la France, ce sera dur."
Bianco est de gauche !
Bianco est vraiment un homme de gauche, c’est ce qui me semble indiscutable au terme de ces 90 minutes d’entretien, où il a dénoncé "la folie du capitalisme financier" et s’est élevé contre les exonérations consenties aux grandes entreprises : "Ca ne sert à rien et ça coute la peau des fesses. (…) on a des gisements entre les 60 milliards d’Euros d’aide , à la louche il y a 15 à 20 milliards qui peuvent se justifier, encore qu’il faille vérifier. Il y a le même montant dans les niches fiscales. Alors là, je suis très content de voir que la droite hurle – et certains de nos petits camarades – quand on dit suppression des niches fiscales. Ben oui, suppression complète des niches fiscales ! Si on ne prend pas de mesure brutales…(…) je crois aussi qu’il faut qu’on ait nous, si on revient aux responsabilités, (l’attitude) qui soit de négocier durement avec le patronat pour qu’il mette à l’agenda un certain nombre de choses : le temps partiel subi, la précarité au travail, l’évolution des rémunérations. Parce qu’un des problèmes dans ce pays, c’est que les rémunérations sont très faibles et que même le salaire médian est très bas". Bianco est également très clair sur la durée du travail : "il ne faut pas que nous, la gauche, on lâche le fil de la réduction du temps de travail. La réduction du temps de travail est une perspective historique, c’est un progrès historique". Il admet enfin que le soutien des socialistes aux sans-papiers est insuffisant.
Bianco est donc de gauche, admettons-le. Ce qui nous amène à regretter qu’il soit aux côtés de Royal, qui n’incarne pas précisément la gauche du PS ! Mais à choisr avec Delanoë, qui souhaite privatiser la collecte des ordures ménagères – délibération du 7 juillet prochain, manifestation des syndicats devant l’hôtel de ville ce jour-là… A notre sens, si le choix du candidat socialiste doit se faire entre la présidente de Poitou-Charentes et le maire de Paris, c’est mort pour le PS. Cette intéressante rencontre avec l’un des ségolistes les plus brillants (il y a aussi Vincent Peillon, par exemple), n’aura hélas pas entamé cette conviction.
Voilà, je laisse le 1er commentaire pour être prévenu des suivants 😉
Bonjour,
Pour que l’on vous commente, il faudrait aussi que vous répondiez aux commentaires qui sont fait sur vos articles et qu’aussi vous commentiez les autres articles. On a le sentiment, j’ai le sentiment que vous ne cous abaissez pas pour apporter votre contribution à faire vivre les autres articles.
Pour ce qui me concerne, je cherche encore vos commentaires sur mes articles et j’en ai beaucoup écrit depuis que je suis publié sut C4N.
Je ne vous force à rien, cher ami. Soyez gentil de faire de même.
Que chacun se sente libre ! Il ne commente pas, mais il écrit et certainement, lit les commentaires. regardez :
drzz écrit, mais ne commente pas !
Quant à Alain Lambert, sénateur UMP (Union pour la Mainmise du Patronat) d’Alençon, il a pris tellement de coups sur C4N, qu’il n’y revient plus !!!
l’inquiétude gagne Woerth et Fillon !!! les 7 nains et les zombies sont effrayés .
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