« La mission de l’écrivain, c’est de troubler les agonies. »

« La seule chose dont on soit sûr, en ce qui concerne l’avenir, c’est qu’il n’est jamais conforme aux prévisions »

Et c’est bien vrai, puisqu’à 91 ans, cet homme au langage truculent, nous a quitté.

Jean Dutourd, académicien, ancien résistant, éditorialiste, et critique dramatique à France Soir, a tiré sa révérence, sans bruit, nous laissant orphelin d’une langue française bafouée depuis l’arrivée des mots tronqués « smsiens ».

Réactionnaire, provocateur, ronchon, il était devenu une figure familière de la littérature et des médias en brocardant pendant plus de cinquante ans le conformisme et la médiocrité de l’époque

Cet homme de Droite  Gaulliste dans l’âme, est l’auteur de nombreuses chroniques dans France-Soir, et fut un temps l’invité de Philippe Bouvard, qui avait  eu le « nez fin », quand il l’a incorporé à la bande de joyeux drilles des Grosses têtes, lui qui ne s’est jamais pris pour un philosophe, et qui disait :

« L’intelligence de la vie..

Ce mélange si particulier de respect des convenances et de largeur d’esprit, cette faculté de comprendre avant de savoir »

Et qui ajoutait :

« L’important, n’est pas les choses que l’on a à dire, mais la façon dont on les dit. »

Philippe Bouvard  lui rend hommage  en disant de lui :

« C’était le patriarche des Grosses Têtes, c’était notre bonne conscience culturelle. De temps en temps nous l’entrainions dans nos facéties, mais nous lui devons beaucoup car il a donné aux Grosses Têtes leurs lettres de noblesse".

« J’avais une expression a son égard qu’hélas je suis incapable d’appliquer à un autre contemporain :

Jean Dutourd savait tout sur tout, et dans l’ordre. On pouvait l’interroger sur n’importe quoi et en même temps il était resté non seulement simple et surtout extrêmement joyeux. C’est a la fois un homme couvert d’honneur et iconoclaste. Alors, il n’était pas mécontent de pouvoir chanter La Petite Emilie à l’époque ou il était candidat à l’Académie.

Bref, il tenait sa partie complètement dans notre petit orchestre ».

Conseiller littéraire chez Gallimard, il a obtenu le Prix interallié en 1952 pour son roman :

« Au Bon Beurre ».

Il était entré à l’Académie en 1978, élu au fauteuil de Jacques Rueff. 

Jean Dutourd a également exprimé son goût de la satire et de la polémique notamment dans Henri et l’Education nationale (1983),

« Démission des parents: action consistant à donner beaucoup d’argent de poche et peu de gifles »

C’est à lui que l’on doit également, après l’avènement de Mitterrand :La gauche la plus bête du monde (1985)

Si le cœur vous en dit, en guise d’oraison funèbre,  vous pourrez retrouver les meilleures citations de Jean Dutourd ICI

Les commentaires seraient heureux d’en accueillir quelques unes…

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