Jean DOLANDE  

 

RedLine

 

 Ligne Rouge

 

   « Le parcours de douze œuvres au concept inédit et dénonciateur de la société actuelle en état d’urgence ! » 

 

Quand l’homme franchit la ligne rouge de la folie, le rôle premier de l’artiste est de le signaler. Et Jean Dolande a bien compris tout ce qu’il pouvait apporter à une société en péril, à travers son art.

L’exposition RedLine, organisée du 3 au 11 juillet 2008, à Paris, Place Saint-Germain, transcrit parfaitement la réaction du créateur devant l’inacceptable.  Le support visuel offre des possibilités illimitées que seul un œil pertinent peut percevoir. Avec la couleur rouge sang, le ton est donné dès le premier regard. Le temple de la vérité s’ouvre, au visiteur qui comprend instantanément la dimension sacré de l’œuvre.  

Les premiers symboles qui attirent les yeux accentuent l’effet dramatique de la représentation de la misère humaine dans sa déliquescence. Des cuvettes de toilettes sont remplies d’objets disparates en apparence. Au nombre de douze, elles sont disposées en deux arcs de cercle placés en vis-à-vis, par six, avec chacune une œuvre picturale de grand format au dessus d’elle. L’ensemble est intégralement en rouge et présente un aspect effrayant. Le thème, symbolisé par chaque cuvette associée à un tableau, apparaît ainsi dans toute son horreur, car il s’agit des abominations commises actuellement par l’être humain : Génocide, Terrorisme, Famine, Droit de l’Homme, Trafics d’organes, Drogue, Pédophilie, Pollution, Mines anti-personnel, Réchauffement de la planète, Déforestation et Nucléaire.  

Le visiteur pénètre à l’intérieur de cet enfer, comme attiré par un aimant. Et s’il s’arrête au centre, il peut ressentir une forte oppression et une sensation de malaise. L’effet voulu par l’artiste est totalement réussi, d’autant plus que le fond sonore reproduit une atmosphère d’orage.  Mais Jean Dolande a élargi son concept en superposant plusieurs dimensions à sa représentation originale. Il a prévu le purgatoire après l’enfer sous forme de ciel au dessus du drame qui se joue au dessous. La couleur blanche, d’un ensemble composé d’une cuvette de toilette remplies de grosses boules, projette le voyageur dans un espace de rédemption et d’action. L’artiste tient à montrer à l’homme qu’il peut encore changer son destin en brisant la « chaîne des atomes » à l’aide d’une masse placée juste à côté. Sept miroirs verticaux en mur de fond, perpendiculaires à l’axe des arcs, renvoient l’observateur vers son être propre et sa réalité.  

Et le génie créateur de Jean Dolande ne s’arrête pas là. A cet instant, en se retournant, le spectateur découvre l’autre face des arcs sur chacun des côtés, à travers la couleur bleu clair dominante qui se dessine dans son œil surpris. En s’approchant, et en se promenant dans ces deux coulisses parallèles, il peut apprécier l’envers des tableaux peints en rouge, dans son bleu apaisant. Ce chemin de pénitence suggère à l’homme qu’il disposait d’une autre voie que celle de la destruction et de la honte : le paradis de paix et de félicité existe et il ne l’avait pas vu. Il était en effet enfermé dans un univers guerrier et inhumain.  

Avec RedLine, Jean Dolande a réalisé un chef d’œuvre artistique, humaniste et politique. La sensibilité qui l’habite explose autour des thèmes majeurs du début du vingt et unième siècle : la protection de l’environnement, les valeurs de la société et l’avenir de l’être humain.  

Le relief qu’il a su donner à son œuvre, entre le jeu des couleurs, la diversité des formes, et le rythme dans l’émotion de la passivité à l’action, ne peut qu’interpeller fortement le passant, néophyte ou initié. 

   

Exposition du 3 au 11 juillet 2008 de 11h00 à 19h00 : 4 Place Saint-Germain-des-Prés – Paris 6ème – M° Saint-Germain-des-Prés.

 

  Jean Dolande : www.jeandolande.com