J’appartiens aux plantes

aux baisers des sous-bois

aux pétales hallucinés

aux oiseaux du silence

 

j’ai le corps tapissé d’algues

et l’âme griffée d’une vague fraîche

 

je connais le rivage où déferle l’aurore

 

chaque soir je vois mes yeux glisser

comme une torche incendiaire

attiser quelques vers fiévreux

sous la braise

 

je n’ai rien de commun avec vous et la terre

 

depuis ma naissance

j’ai senti bruire deux ailes

enfant sauvage tapie dans les herbes

j’attendais la nuit

les vivants enfermés la plaine déserte

une voix criait mon nom

 

j’étais l’oiseau sauvage gravé sur l’horizon