JANIS JOPLIN.
Il y a des chansons qui résonnent encore en nous des années après, dans le cas de Janis Joplin c’est sa voix qui me déchire encore les tripes. Il y a des voix comme un cri, qui vous rentrent dedans et ne sortent jamais, qui nous procurent une émotion.
J’aimerai revenir sur la précocité de la mort de certains artistes. Sans doute que cela a contribué à forger leur légende. Mais cela n’enlève rien à leur génie.
Ce qui me frappe encore dans ces morts précoces, c’est la maturité qui s’exhale de ces artistes. Quand on écoute le Stabat Mater de Pergolèse (mort à 26 ans), le Music for a while de Purcell (mort à 35 ans), les quatuors à cordes de Mozart (mort à 36 ans), tout l’oeuvre de Schubert (mort à 31 ans), le disque Electric Ladyland de Jimi Hendrix (mort à 27 ans), les vers de Jim Morrison (mort à 27 ans) ou de Oti Redding (mort à 26 ans), ce qui me frappe le plus, ce n’est pas le fait qu’ils soient morts jeunes mais plutôt que leur musique ne semble pas l’être, quand on l’écoute, celle de jeunes mais de personnes accomplies ayant pu dire des choses essentielles, d’une remarquable pertinence malgré leur peu de vécu. Comme s’il y avait une urgence à déclarer au monde entier, comme s’il y avait eu une prescience de la mort si proche.
Peut-être parce que lorsqu’on meurt jeune, l’innocence de chacun n’a pas encore été pervertie, pas encore souillée, elle est restée pure. Et l’on garde avant tout d’Hendrix ou de Janis Joplin cette image pure, sans concession.
Dans l’univers de la musique rock, Janis Joplin fut la première femme à accéder au statut de star ; elle reste aussi pour beaucoup la plus grande chanteuse de blues blanche. Quatre années lui ont suffi à bâtir sa légende.
Place à la musique. Summertime : une reprise des frères Gershwin, tout simplement sublimée par Janis, la perfection dans toute sa splendeur.
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En 1957, Elvis Presley est n°1, Jack Kerouac vient de publier On the Road, le mouvement beatnik est un mouvement contestataire qui est né à San Francisco et qui semble être à son apogée, les mentalités évoluent rapidement. L’usage des drogues comme le LSD (qui n’est pas encore interdit à l’époque) devient courant. C’est à ce moment là que Janis commence à connaitre ses premiers soucis. Elle se déclare, en effet, favorable à l’intégration raciale des Noirs.
Dans un Sud des États-Unis ultra-conservateur, dans un milieu familial petit bourgeois, Janis ne se sent pas vraiment à l’aise.
De plus en plus souvent du côté des minorités, elle se sent à l’étroit à Port Arthur (Texas). Son physique lui vaut des remarques blessantes qui conduisent Janis à se fabriquer une carapace psychologique. C’est le début de ses errances, papillonnant entre hommes et femmes, écumant les bastringues douteux, entre alcool et drogue.
Janis s’intéresse d’abord à la poésie et à la peinture avant de découvrir le blues à travers Leadbelly et surtout Bessie Smith, elle a 17 ans et c’est la révélation.
D’Austin en passant par Houston et Venice puis San Francisco, Janis chante dans les clubs folks, côtoyant David Crosby, Nick Gravenites et le futur guitariste du Jefferson Airplane, Jorma Kaukonen. Les résultats ne venant pas, Janis retourne au Texas ou elle vit d’expédients tout en essayant tant bien que mal de terminer ses études.
Cependant, sur la côte Ouest, et plus particulièrement dans la baie de San Francisco, les futurs grands groupes du rock américain sont en train de naître : le Grateful Dead, le Jefferson Airplane, ainsi que Big Brothers & the Holding Company.
Big Brother est le groupe attitré de l’Avalon Ballroom, une des salles de concert les plus mythiques de San Francisco. Il comprend à cette époque Sam Andrew et James Gurley aux guitares, Peter Albin à la basse et David Getz à la batterie. A la recherche d’une chanteuse pour compléter le quatuor, leur manager, Chet Helms, se souvient de Janis, et la retrouve à Austin ou elle exerçait son talent dans un groupe de country.
L’intégration est rapide, Big Brother se structure et réorganise son répertoire en fonction de sa nouvelle chanteuse. Et Janis découvre enfin le support musical qui va lui permettre de se révéler.
Un premier album, en fait plutôt une bande de démonstration, très mal produite, parait dans l’indifférence générale.
Le déclic.
En juin 1967, le festival de Monterey sert de vitrine aux meilleurs groupes de la baie et le concert de Big Brother rejoint dans la légende les prestations des Who et de Jimi Hendrix, ce qui attire l’attention du manager de Bob Dylan, Albert Grossmann, qui les signe chez Columbia en janvier 1968.
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CHEAP THRILLS.
Le second album est tout simplement une merveille. Sous une pochette légendaire dessinée par Robert Crumb, Big Brother nous livre l’un des meilleurs albums de toute l’histoire de la rock music.
Un véritable sommet de l’acid-rock, Cheap Thrills est dominé par la voix chauffée à blanc de Janis, qui hurle, râle et se déchaine dans un ouragan de guitares saturées, souvent brouillonnes, mais toujours inspirées.
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Dès novembre 1968, les premières rumeurs de séparation commencent à circuler. Janis est encouragée par les critiques fustigeant le manque de professionnalisme de ceux qui ne sont déjà plus que ses accompagnateurs.
Le premier album solo.
Force est de constater que Janis n’est pas et ne sera jamais à l’aise en studio. Le rythme effréné de ses concerts expliquant sans doute cela. Janis est une chanteuse qui s’exprime bien mieux sur scène, dans l’authenticité.
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Le 15 août 1970, lorsque Janis monte sur scène à Port Arthur, sa ville natale, elle ne sait pas qu’elle donne là son ultime concert.
Obscène, impudique, pocharde, jurant comme un charretier, malmenant ses cordes vocales de « petite blanche » pour chanter le blues, on le sait, Janis était la femme de tous les excès. Lorsque ses amis tentaient de la raisonner , de lui faire comprendre qu’elle jouait dangereusement avec sa santé, elle répliquait :
« Ma carrière sera peut-être courte, mais je crois qu’on gâche son présent en pensant trop au lendemain ».
Le 4 octobre 1970, on la retrouve morte dans sa chambre du Landmark Motel à Hollywood, victime d’une overdose d’héroïne. Sa disparition intervient moins de trois semaines après celle d’une autre grande figure de la rock music, Jimi Hendrix. Ils avaient tous les deux 27 ans. Et quelques mois après Jim Morrison subissait le même sort, fauché à 27 ans à Paris.
PEARL l’album postume.
Il y a une composition instrumentale de Gravenites sur laquelle Janis devait encore poser sa voix, le titre est équivoque et lui ressemble tellement Buried Alive in the Blues. *
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Janis Joplin s’en va alors que le moment des rêves, des défis, des utopies en tout genre sombrent. L’euphorie d’un immense espoir d’un monde meilleur s’est effondrée faisant place à la réalité toujours quelque peu cruelle.
Presque 41 ans après sa disparition, Janis demeure une référence incontournable. Elle aura laissé une empreinte indélébile, non seulement elle est parvenue à décomplexer les artistes féminines attirées par la musique rock, mais aussi le public féminin pour qui elle fut une héroïne dans un univers alors essentiellement masculin.
A regarder absolument: "The Rose". Un film remarquable de justesse et d’intensité ou Bette Midler nous offre une composition inoubliable.
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Source: Sur la route de Janis Joplin de Jeanne-Martine Vacher
[b]Un peu de musique dans ces moments « fiévreux », est une accalmie avant la tempête
Je t’embrasse l’AMI
SOPHY[/b]
Quelle riche idée que cet hommage: Janis me donne à chaque écoute la chair de poule!!!
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Bonjour chère Sophy,
On ne peut parler que de cette affaire DSK, après l’enfumage Ben Laden !
Janis pour nous faire vibrer.
Je t’embrasse.
Bonjour Siempre,
Oui cette voix merveilleuse qui nous fouille jusqu’au fond des tripes, qui nous procure une émotion inoubliable.
On ne peut qu’écouter en boucle.
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Bonjour Michel,
[b]
J’adoooooore tout simplement! Une chanteuse culte trop tôt partie et qui nous laisse malgré sa vie très courte une précieuse discographie.
Une de mes préférées Kosmic blues[/b]
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[b]Amitiés
Ludo[/b]
[b]Mais que c’est BON d’écouter de la musique.
MERCI Michel, et a tous les contributeurs des commentaires.[/b]
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[b]Une autre version de Summertime Avec J. Hendrix sous titrée sur fond d’un magnifique album photos.
Un pur régal![/b]
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[b]Un autre grand classique de Janis Joplin – To Love Somebody … en toile de fond Otis Redding, lui aussi disparu trop tôt, et la Soul Music…[/b]
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[b]Tell Mama [/b]
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[b]Get It While You Can[/b]
[b]L’orgue Hammond B3 avec cabine Leslie, le poumon musical ici dans toute sa splendeur …[/b]
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[b]Et ce « Move Over » ![/b]
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[b]RARE premier enregistrement en studio de « Me & Bobby McGee »[/b]
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[b]Quel bonheur de vous retrouver juste avant ma déconnexion.
Allez j’en remet une , et je me couche
Bisous à tous les DEUX
Sophy[/b]
Bonsoir Sophy,
J’ai le casque rivé sur la tête…
Bon marmottage!
GBQCTF
Ludo
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tu es incollable sur ce sujet, je me souviens du nom de cette chanteuse morte si jeune et à cette époque là j’étais bien trop jeune pour l’avoir entendue.
Là impossible d’écouter, ma fille travaille à côté de moi, mais vu toutes les vidéos j’irai écouter tout ça.
Je pense comme toi enfin je crois que tous ceux qui sont morts jeunes avaient atteint des sommets,que c’est un peu comme s’ils avaient évolués plus vite que les autres, s’étaient accomplis plus vite, avaient cette maturité dont tu parles, est ce parce que leur vie était programmée pour s’achever très tôt ou pour une autre raison je n’en ai pas la moindre idée mais ils ont un talent incroyable qui ne correspond généralement pas à leur âge
Qui les a fait grandir, »mûrir », s’accomplir si vite? C’est étonnant quand on y pense
Une chose est certaine tu la connais bien et tu l’apprécies énormément et ça ça se sent
Bonsoir,
Toutes ces personnes mortes prématurément ont-ils un point commun ?
Une chose les caractérise : l’hypersensibilité.
Une manière de ressentir les choses différemment avec cette impression de n’avoir qu’un court laps de temps pour les exprimer, comme si déjà ils pressentaient leur mort prochaine d’ou cette frénésie dans l’autodestruction (drogue, alcool, etc…).
Habitées par leur passion qui en même temps les dévore.
Du statut de simple mortel à celui de légende, drapée dans leur innocence, ce qui ne fait qu’accentuer une forme de pureté autour de leur destin.
[b]I can’t Stand the rain. Un classique repris par Janis.[/b]
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