J’ai une excuse, je suis un cas social.

 

 

Le cas soc’ ou l’art de cultiver l’oisiveté et la déliquescence sociale. Fier de passer ses journées à ne rien faire, connaissant par coeur ses droits en matières d’allocations, Il utilise tous les rouages pourtant complexes d’un système d’aides multiples et variées. Très absorbé à ne rien faire, débordé par des problèmes mineurs, il ne survit que grâce à un système social de plus en plus incohérent.

Ne pas confondre pauvreté et cas social. On peut être pauvre et respectueux des autres et de l’environnement. On peut être pauvre et faire partie intégrante de la société. On peut être pauvre et responsable. Mais le cas social est à part. Son job consiste à attirer de la compassion et à être assisté.

J’ai un ami propriétaire d’un petit immeuble dans une ville de moyenne importance en France. Grâce à lui, j’ai découvert le monde fascinant des cas soc’, de la CAF, et du fait qu’un propriétaire n’a pas de droits aujourd’hui mais que des devoirs. Loin de moi de placer tous les propriétaires sur des piédestaux mais le système social Français atteint souvent des sommets de stupidité.

Un exemple parmi tant d’autres : Vous louez un appartement à une personne et chaque mois le loyer est versé par la CAF, puisque ce locataire perçoit les ALs ou les APLs. Déjà, il vous faut savoir que si le loyer versé par la CAF est inférieur au montant du loyer, le locataire est tenu de verser la différence. Evident me direz vous, sauf que si le locataire ne le fait pas et si la CAF apprend que ce dernier n’est pas à jour dans ses mensualités, la CAF arrête le paiement de sa quote-part du loyer au propriétaire. Résultat ? Vous ne touchez plus rien. La CAF vous dira alors de faire ce qu’il faut pour être payé, sauf qu’à l’autre bout nous avons un pur cas soc’, avec un n° de téléphone erroné, pas d’adresse e-mail valide donc injoignable. Raisonnement subtil et profond.

De plus, s’il prend la fantaisie au locataire de partir du jour au lendemain de votre appartement, il peut le faire. Le propriétaire ne le saura que parce que son relevé bancaire indiquera une absence du versement du loyer. Un appel téléphonique à la CAF le confirmera mais le plus surprenant est que le propriétaire apprendra que le locataire est parti ailleurs et qu’il touche les ALs pour un autre appartement. Vous pourrez toujours expliquer à la CAF qu’il ne vous a pas prévenu, pas rendu les clés, pas payé les loyers depuis deux mois au moins, pas fait d’état des lieux, etc… Ce n’est pas le problème de la CAF. De plus, cette dernière ne vous communiquera pas sa nouvelle adresse. Confidentialité oblige. Elle est pas belle la vie ?

Loin de moi de penser que la majorité de propriétaires ont des déboires avec des locataires indélicats, mais c’est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense.

Il y a peu, mon ami m’appelle pour que je lui donne un coup de main. Il a pu récupérer un studio qu’un locataire à quitté sans lui rendre les clés et sans laisser d’adresse. Le jour J, nous ouvrons la porte du studio. L’horreur. Même dans vos cauchemars les plus fous, difficile d’imaginer le spectacle.

Toiles d’araignées noires du sol au plafond, les murs défoncés et moisis, 1 mètre environ de canettes de bières vides ou pleines ensevelissant quelques meubles délabrés, le tout couronné par des odeurs de putréfaction. Halloween avant l’heure. On a failli s’enfuir en courant. Avec une équipe de trois personnes, il a fallu plus d’une journée pour venir à bout de ce taudis. Vive les gants Mappa…

Une fois ce labeur terminé, direction la gendarmerie pour porter plainte. Ce n’est pas que mon ami soit un aficionados des bleus, mais la moutarde lui a monté au nez. Nous sommes reçus par un policier qui lui explique qu’il est impossible de porter plainte. En effet, loyer impayé plus appartement totalement destroy = absence de délit pénal. Devant nos mines consternées il ajoute que s’il y avait une législation en faveur du propriétaire, une multitude d’associations défendant les cas sociaux crieraient à la discrimination, donc…

– Mais alors quels recours ?

– Une plainte en civil. Mais Il vous faut mandater un huissier (donc engager des frais), qui lui, saisira le tribunal. La suite restera très aléatoire.

Le gendarme enfonce le clou en disant que même si le tribunal donne raison au propriétaire, qui paiera les dégâts ? Le locataire ? En général ce genre de cas social n’a pas la queue d’un.

Moralité : Impunité totale pour des gens qui refusent toute responsabilité. En revanche, celui qui bosse est taxé de plus en plus et vilipendé.

Aucune protection pour le propriétaire à part de souscrire une assurance en cas de loyers impayés. Aux frais du proprio bien sûr, et puis à condition que le postulant puisse fournir des bulletins de salaires, et tout un tas de garanties. Dans une ville où les cas sociaux sont légion, une gageure.

C’est bien d’aider les gens, mais ce serait mieux de les faire évoluer. La seule façon de protéger une personne de sa propre stupidité, est de s’assurer qu’elle reçoive une meilleure éducation et un sens civique. Sans évolution ni éducation, une aide est vouée à l’échec. Tout le système social est décidément à réformer d’urgence.

Un excellent article :

http://la-dissidence.org/2014/02/17/la-cas-socialisation-de-la-france/?blogsub=confirmed#blog_subscription-4

 

2 réflexions sur « J’ai une excuse, je suis un cas social. »

  1. Et pourtant que de vérité…Ma mère étant copropriétaire s’est retrouvée à une situation similaire…loyers impayés, le locataire parti sans laisser d’adresse, touchant des AL pour un autre logement. Ils ont envoyé les clés par la poste avec mention de déménagement, clés qui ne sont pas de la serrure de la propriété!

    Pour pallier: intervention d’un serrurier pour faire sauter la serrure et changer le barrilet, les « locataires » ont porté plainte pour violation de domicile et réclament la restitution de biens meubles qui auraient été encore dans la propriété (mauvaise fois sachant que dans leur départ ils ont même emporté les meubles suspendus de cuisine). Preuve pour eux à l’appui, aucun état des lieux n’a été fait et conservent encore les clefs du domicile!

    Bref le tout se déroulant au tribunal, ils s’en sortent gagnant où ma mère et copropriétaire n’aurait jamais du faire changer la serrure sans avis d’un huissier. Les ex-locataire sont dédouanné de payer les impayés pour cause de non solvabilité. Consolation les « ex » locataire ne pouvant fournir de liste détaillé des biens qui auraient encore été présents dans la propriété ne peuvent réclamer ni remboursement ni restitution.
    Bref ces « cas soce » ont tout gagné car pas de frais de justice pour eux et ils en ont appris à leur prochain propriétaire ils fourniront certainement un listing de factures en bonne et due forme!

    Comment voulez vous qu’aujourd’hui les propriétaires n’exigent pas malgré les lois l’interdisant des garants en cascade, des fiches de salaire, etc? Même en logement social ils le font alors…

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