Je n’y connais rien en politique, absolument rien. Je trouve cela ennuyeux, les discours des politiciens sont pour moi très indigestes.

Quand on y réfléchit, je me demande quelle part de la population y a accès. Le vocabulaire utilisé n’est pas toujours évident, et les subtilités des discours encore moins.

Je ne pense pas que les personnes « défavorisées » que je rencontre chaque jour se plongent dans les grandes phrases des hommes au pouvoir.

Tant pis pour eux, me répondrez-vous ?? Sauf qu’ils font partie de l’électorat et qu’ils sont les premiers concernés des mesures phares.

Hier soir, j’ai regardé « Mots croisés », pour la première fois de ma vie. Je suis tombée dessus par hasard, et voyant à la table Olivier Besancenot, je n’ai pas zappé. Pourquoi, car je trouve Olivier Besancenot sympathique, déjà aux premiers abords : un jeune habillé en jean, cela change des "vieux" en costards cravates. Vous allez me répondre que l’habit ne fait pas le moine, effectivement, mais je trouve que l’écart entre nous, personnes d’en bas, et lui est moins criant…

De plus, savoir qu’il est facteur me le rend encore plus sympathique… enfin un qui sait la réalité de la vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sans écouter ses paroles, je le trouve donc beaucoup plus sympathique que son adversaire de plateau : Éric Woerth.

 

Et donc, me voilà à regarder ce débat, et à l’écouter. Bien mené par le journaliste, ce débat ne me parait finalement pas si indigeste.

Bien sur, chacun dit que l’autre ment. C’est fou, mais en politique, devant des millions de spectateurs, chacun donne sa théorie et contredit l’autre : de quoi s’y perdre….

Je ne vous cache pas qu’au-delà du physique, le discours d’Olivier Besancenot m’a paru bien plus proche de MA réalité de travailleuse sociale rencontrant une population essentiellement vivant sous le seuil de pauvreté, que celle d’Éric Woerth.

Sa dénonciation de toutes les inégalités : des milliards détournés par les plus riches, sa dénonciation du 0,8 % d’augmentation de salaire chez les fonctionnaires qui me concerne complètement, et enfin, le sujet du débat : le changement de statut des fonctionnaires avec le risque des licenciements.

L’exemple d’Olivier Besancenot est réel : son adversaire a beau dire qu’il ment. Bien sur qu’après 35 ans de carrière, des tas de personnes ne touchent que 1600 euros par mois, et finissent en retraite à 1200 euros… C’est une réalité. Mais comment les hommes politiques touchant des sommes astronomiques peuvent croire à cette réalité ???? Elle est bien trop loin de la leur !! Ou alors, la France d’en bas ne les concerne pas…

Je retiens de ce débat la question d’Éric Woerth  à Olivier Besancenot : « Comment se fait-il que peu de gens votent pour vous ?? »

Ma réponse à moi est toute simple : les personnes concernées par les inégalités sociales et touchées de plein fouet par la crise et ses conséquences ne regardent pas les débats télévisés, ou très peu, ne lisent pas les tracts électoraux, ou très peu, ne se sentent pas concernés par ces politiques qui parlent régulièrement de millions d’euros, de milliards d’euros, alors qu’eux, chaque mois, sur leur compte en banque, ce n’est que quelques centaines d’euros qui tombent…