Réalisateur : David Robert Mitchell
Date de sortie : 4 février 2015
Pays: USA
Genre : Horreur
Durée : 1h40
Budget : 2 millions de dollars, 18 millions de dollars de recette
Récompense : Prix de la critique au festival de Deauville 2014, Grand prix du festival du film fantastique à Gerardmer 2015
Casting : Maika Monroe (Jay), Keir Gilchrist (Paul), Daniel Zovatto (Greg), Jake Weary (Hugh/Jeff)
Grand prix du jury au festival de Gerardmer en 2015, It Follows s’est fait une jolie carte de visite. Briller dans ce genre d’événement, rempli de fans de SF, c’est s’assurer une une certaine notoriété dans les cœurs et les esprits. Et c’est peu dire, dès la première séquence, nous sommes directement plongé dans l’ambiance, pas de chichi. Une jeune fille sort de chez elle, effrayée, terrorisée, jetant des regards pleins d’inquiétude tout autour d’elle. Au petit matin, son corps est retrouvé sur le sable d’une plage complètement désarticulé. Après ce bref aperçu, place à l’héroïne, Jay, une adolescente tout ce qui a de plus normal, et comme toutes les filles de son âge, elle a un petit copain, le beau Jeff. Profitant d’une sortie au cinéma écourtée par l’attitude étrange du jeune homme, le couple passe à la vitesse supérieur sur la banquette arrière d’une voiture. Ce moment de plaisir va se transformer en cauchemar. Jay se réveille attachée à une chaise dans une bâtisse abandonnée, sa vie ne sera plus jamais comme avant. Désormais elle vivra dans la peur constante de la mort, prenant la forme d’une marcheur polymorphe la suivant d’un pas déterminé. Le seul moyen de se débarrasser de cette malédiction sexuellement transmissible, coucher !
Véritable bijou pop, It Follows est le digne héritier des films d’horreur et des séries B des années 1980. Il y a du Carpenter mais également Les profanateurs de sépultures dans l’ADN d’It Follows. On est transposer dans une autre époque, celles des K7 vidéo louées dans les vidéo club, que l’on insérait dans un énorme magnétoscope branché à une télévision à tubes cathodiques qui l’était tout autant. Ce genre de films d’une candeur et d’une naïveté mélancolique. Consciencieux, Mitchell respecte les codes, un groupe d’amis confronté à un problème mortel, avançant progressivement vers la révélation, vers l’origine de cette menace. La fine équipe est composée de profils variés, l’intello, la bimbo, le peureux, etc. Chacun avec des qualités et des défauts les rendant complémentaires. Niveau stéréotypes, on est proche de TheFaculty, malgré cela on apprécie. Le rythme cadencé entre enquête, course poursuite et moment de repos est habilement maîtrisé pour ne pas nous ennuyer. Jusqu’au bout, on reste scotché à notre fauteuil, les yeux rivés sur l’écran pour connaître le fin mot de l’histoire.
Derrière ce mal mystérieux touchant les héros, il s’agit bien du SIDA dont il est question en filigrane. Vaste fléau pyramidal dont il est impossible de trouver le patient 0, plaie létale qui se transmet lors d’un rapport, silencieux, insidieux, invisible et mortellement cruel. N’importe qui peut être porteur et transmetteur. L’amour tue, une forme de paradoxalité terriblement bien illustrée dans It Follows.