Ce n’est pas parce que le Moyen-Orient est plus compliqué que "le montage de meubles Ikea", comme l’a martelé Israël à l’endroit de Stockholm à l’occasion de sa reconnaissance par décret  de l’Etat de Palestine que pour autant l’Union européenne devrait démissionner de ses responsabilités et continuer de laisser faire. Le parlement français devrait dans les tout prochains jours grossir les rangs de ceux qui ont fait le choix d’emboîter le pas à la Suède. Quant au parlement européen, il devrait à son tour se prononcer sur cette résolution phare. Son vote est attendu pour jeudi. 

Geste symbolique qui vient s’ajouter à celui déjà acquis en 2012 par lequel la Palestine obtenait un siège d’observateur à l’ONU. Sans petits ruisseaux, il n’y aurait guère de grandes rivières… Sauf que cette démarche, à priori conciliante, réussit à faire grincer certaines dents dont celles du "négationniste" Bibi, malgré le déplorable état des lieux de ce qu’il persiste à appeler la Judée Samarie, les territoires disputés. Mal nommer les choses, c’est bien ajouter au malheur de ce monde ! 

Quand ce n’est pas l’esplanade des Mosquées, c’est une synagogue de Jérusalem ou autre qui est le théâtre de violences, de contestations. Entre provocations et représailles,  la "poigne de fer" de Bibi ne fait que se raffermir allant jusqu’à exhumer une vieille méthode punitive basée sur la démolition des maisons familiales desdits martyrs. Un peu comme les victimes du ghetto de Varsovie, les habitants du camp de she’fat eux, se sont insurgés ces derniers jours contre les autorités israéliennes pour empêcher les bulldozers de raser l’habitation de plus, celle d’un certain "martyr", Ibrahim Akkari : l’accès à leur camp ne serait possible que sur leurs cadavres. 

Le sabre et le goupillon, cet arsenal régional ayant le vent en poupe, un projet de loi a été adopté par le gouvernement israélien conférant à l’Etat hébreu son statut d’Etat-nation du peuple juif. Si la Knesset venait à avaliser ce texte, ce serait une institutionnalisation en bonne et due forme de l’apartheid assorti de son train de discriminations envers cette frange autochtone de la population. Aussi et surtout, une façon de dire non à la solution à deux Etats, à la réconciliation. 

Pour une année 2014 qui a été proclamée Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le moins qu’on puisse dire c’est peut faire mieux. Comme le soulignent certains observateurs, la renonciation à la lutte armée par Mahmoud Abbas après la seconde intifada ne serait plus désormais du goût de certains responsables israéliens d’où cette incitation forcenée à un soulèvement  palestinien : la troisième intifada. 

Tant que l’organisation terroriste Daech, cette "marque déposée", ce label mystérieux, continue de faire office de paravent à ceux qui manifestement n’aspirent qu’à s’agrandir, battre le fer quand il est chaud aurait tout d’une aubaine. 

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