L’Italie fait travailler ses enfants.

 Alors que le journal Le Monde parlait d’un retour de la consommation en Italie en Février (article du 27/04), 320 000 enfants âgés de 8 à 16 ans travaillent encore chaque jour,12 heures par jour pour 140 malheureux euros par mois.

Comme certains pays Européens, la botte italienne connaît la crise économique et se trouve touchée par le chômage dont le recul de l’emploi entre 2008 et 2011 est de 20,5% pour la tranche des 15-34 ans.Un habitant sur sept vit dans une "pauvreté relative" et un habitant sur vingt dans des conditions de pauvreté dite d’"absolue" qui se définie par l’incapacité d’acquérir les biens et les services nécessaires pour atteindre un niveau de vie considéré comme le minimum acceptable.

Mais, comment un pays tel que l’Italie connaît-il aujourd’hui un tel taux de travail chez les enfants de 8 à 16 ans ?

La région de Naples est particulièrement touchée par ce travail clandestin, la 3ème ville italienne en terme de population est atteinte par un chômage de l’ordre de 40% dans certains quartiers (notamment le quartier Espagnol). Sont aussi touchées, Milan,Gênes, Turin, la Sicile et la région de Rome.

Ces "Picciotti"-ces "petits"- comme on les appelle travaillent dans des bars, des restaurants, des supermarchés,collent et coupent du cuir pour en faire des sac à main de contrefaçon ou encore des porte feuille. Pour survivre, pas le choix, leur parents les envoient travailler dans une période où eux-mêmes ne trouvent rien pour ramener de quoi manger à la maison. Alors, ils se dé-scolarisent, et quand ils parviennent à ne pas être embarqués dans la Mafia qui leur promet richesse et gloire,ils vont travailler et errent dans la rue à longueur de journée. Malgré leur travail payé au noir, ils ne se dissimulent même plus, le chômage est tel que les autorités ferment les yeux.

Afin de lutter contre cette montée du travail des enfants, des associations financées par l’Etat mettent des éducateurs à disposition. Ils parcourent les rues à la recherche des Picciotti et leur permettent de passer leur diplôme en candidats libre. Les cours ont des horaires aménagés compatibles avec leur travail journalier. Ils gardent ainsi un pied dans la sécurité et la stabilité, aussi faible soient-elles, en ces villes rongées par la Mafia et dont les trafics sont incessants.

Une association du nom de "Il tappeto di Iqbal" a retenu mon attention lors de mes recherches, voici son site internet: http://www.iltappetodiiqbal.it/# . Les pages peuvent être traduites en français par Google. Vous y trouverez les activités proposées aux enfants afin de pallier à leurs absences en cours et la possibilité d’aider l’association en envoyant des dons via Paypal.

Le problème a été pris à sa source par le chef du gouvernement Mario Monti. Il a adopté il y a peu une réforme prévoyant pour les patrons italiens des avantages à l’embauche de nouveaux salariés. Le texte, pas encore approuvé par le parlement, prévoit également pour un salarié licencié pour raisons économiques et de manière abusive la possibilité de reprendre son poste initial. 

Des mesures sont prises, les intentions sont bonnes, cependant sont-elles suffisantes pour écraser cette montée du travail chez les enfants ? Le parcours semble encore très long.