Ce n’est pas « Yankees, Go Home! », mais « Les Grecs dehors ! » et encore plus explicitement et exhaustivement « Mort aux chrétiens » que, suppose-t-on, les colons israéliens radicaux peignent désormais sur les murs. Comme ceux d’un monastère orthodoxe grec de Jérusalem. Le fait que les inscriptions sont en hébreu font penser qu’un ou des groupes de colons ont commis ces inscriptions mais cette impression est renforcée par la présence d’une autre inscription que l’on retrouve aussi accompagnant, ailleurs, des slogans promettant la mort aux Arabes israéliens ou au Palestiniens.
Les colons, ou les juifs ultra-orthodoxes ne sont plus simplement une forte minorité en Israël. Ils sont en passe de devenir le principal groupe social juif sur une terre qui, de la mer Morte à la Méditerranée, comptera bientôt autant de non-israéliens que d’Israéliens. Choyés par les gouvernements de droite, qui condamnent verbalement leurs manifestations les plus extrêmes, ils peuvent s’enhardir sans trop craindre autre chose que la réprobation de la majorité (fragile) des autres Israéliens.
Le monastère de la Croix est une propriété de l’église orthodoxe grecque à Jérusalem. Son nom provient de la croyance qu’il aurait été érigé à l’emplacement de l’arbre ayant servi à la crucifixion de Jésus-Christ. Outre les inscriptions « Grecs dehors » et « Mort aux chrétiens » sur les murs, la police a constaté qu’une voiture avait été vandalisée par une inscription qu’on peut traduire par « prix demandé » (ou étiquette de prix).
Si l’on recherche « Price tag » sur le site du Jerusalem Post, près d’une centaine d’articles remontent. Généralement, la mention accompagne des actes de vandalisme, comme l’arrachage d’arbres, ou des attaques physiques visant des Arabes israéliens ou des Palestiniens. Ce sont généralement des mosquées qui sont visées, mais aussi l’armée israélienne. Selon un sondage, 88 % des Israéliens se déclarent opposés à ces actes visant des non-Israliens ou non-Juifs, ce qui laisserait penser que 12 % les approuvent, voire les soutiennent (en fait, moins, car les mêmes actes visant l’armée sont beaucoup moins tolérés).
Cette mention d’un prix se réfère à celui à payer pour tout refus du gouvernement de tolérer d’autres implantations de colons. Les cibles sont multiples, les écoles enseignant l’arabe en sus de l’hébreu sont aussi visées. Ou des locaux de scouts, ou tout ce qui ne semble pas assez sioniste et religieux…
Un homme de 21 ans, qui aurait déclaré « haïr les Arabes et les gauchistes » (entendez, tout ce qui n’est pas de droite dure), a été arrêté, voici trois mois. En décembre, c’était aussi le cas de trois soldats plus ou moins liés à des femmes de diverses colonies ou quartiers très religieux.
On ne sait si les éléments radicaux vont s’en prendre à présent aux Arméniens, encore assez nombreux en Israël, à diverses ambassades ou sièges d’organisations non-gouvernementales internationales, ou molester des touristes. En dépit du fait que l’Allemagne fournit des sous-marins (avec capacités d’armement nucléaire) à Israël, des croix gammées font aussi leur apparition sur des murs de bâtiments officiels ou autres dont les occupants sont considérés insuffisamment sionistes ou trop peu religieux.
Ce premier élément resterait un fait-divers peu significatif s’il ne s’inscrivait pas dans le cadre d’une montée d’actes du même genre, visant en fait le sécularisme d’une partie de la société israélienne ou tout ce qui n’est pas considéré assez religieux aux yeux des activistes religieux ultra-orthodoxes.
À quand, à ce stade, des « pogroms » visant les nombreux lieux de cultes non-juifs implantés en Israël ? Pour le moment, les prêtres ou religieux chrétiens en habit se font parfois cracher dessus à Jérusalem, comme le rapporte un lecteur de Haaretz.
Lequel dénonce le mépris dans lequel les non-Juifs sont tenus par des éléments radicaux. Dans certains secteurs, les Arméniens sont devenus des étrangers à chasser et expulser. Les Gentils (non-musulmans, comme les chrétiens) ne sont pas plus tolérés que les Noahides (musulmans).
Une partie de la société civile tente de réagir, par exemple en manifestant sur les lieux vandalisés en allumant des chandelles. Mais elle doute aussi que le gouvernement veuille vraiment réprimer ces actes. Et les Juifs peu religieux commencent à se résigner, désertant par exemple le quartier de Gilo Aleph à Jérusalem. Les Haredi, partout où ils s’implantent, ouvrent des écoles, imposent leurs modes de vie. Au point que même des juifs très orthodoxes en viennent à déserter les quartiers où les radicaux font la loi, où ils ne peuvent prendre le bus accompagnés de leurs épouses qui doivent prendre place au fond du véhicule. Une grande partie des juifs très orthodoxes condamnent ces excès, mais la proportion des radicaux croit constamment, notamment du fait d’une forte natalité. Par ailleurs, la tentation d’émigrer (la yeridah), du fait du coût croissant de la vie, commence à devenir plus présente dans la société séculière. Petit à petit, la crainte qu’Israël devienne une vraie théocratie gagne une partie de la société israélienne…
Shoah et autres génocides
Coïncidence ou pas, ce fait-divers plus que fâcheux intervient alors que des historiens ont adressé à la Knesset un rapport demandant à ce que « la reconnaissance du génocide arménien par les Turcs et les Kurdes soit étendu au Assyriens et aux Grecs. ». Par Assyriens il faut entendre à la fois des populations de longue implantation sur le sol turc mais de religions chrétiennes (syriaque et autres) et par Grecs, aussi, des orthodoxes chrétiens. Les signataires font valoir que le parlement suédois avait adopté une résolution reconnaissant le génocide des Arméniens mais aussi de toutes les minorités religieuses au cours de la période allant de 1914 à 1923. De nombreuses églises avaient été détruites dans l’empire ottoman. La démarche est appuyée par le Seyfo Center 1915 (ou Assyrian Genocide Research Center) et l’International Association of Genocide Scholars. En fait, auparavant, en 1908-1909, le sultanat était parcouru de courants nationalistes visant à l’élimination ou la sujétion des minorités religieuses. En 1915, des villages entiers ont été rasés ou brûlés et 253 000 Assyriens d’Urmia ou ses environs s’étaient en Iran à l’été 1978. Beaucoup (environ 100 000) furent massacrés. Il ne subsisterait qu’environ 5 000 syriaques en Turquie à présent.
La question est sensible en Israël alors qu’à Gaza le Hamas et la Jihadia Salafiya insistent pour que les chrétiens renoncent à vendre de l’alcool, voilent les femmes en public, et se préservent de toute activité prosélyte. En 2010, l’armée israélienne avait protégé la sortie de plus de 500 chrétiens de Gaza qui se rendaient en pèlerinage à Bethléem. Le sort des quelque 3 500 chrétiens vivant encore à Gaza pose problème. Mais ils disent se considérer Palestiniens et sont assimilés à des ennemis par la droite religieuse radicale israélienne.
La religion n’a jamais demandé de faire preuve d’un minimum d’intelligence puisqu’elle exige de croire sans discuter. Il ne faut pas réfléchir, il faut croire sans chercher à comprendre . D’où toute la violence déchainée depuis que le monde existe. La violence au nom de Dieu (d’amour,de bonté, de justice et de charité, bien sûr) c’est aussi la défense de certains intérêts.
[b]@Mychelle,
En effet c’est plus facile de prendre au filet des gens qui croient qu’ils en ont plutôt que ceux qui le sont et qui doutent. [/b]
QUEL CASSE-TÊTE !
jerusalem pierre pesante pour toutes les nations …dit la Bible
en parlant de supériorité de la race arienne :
[b]Karzaï accuse une frappe de l’Otan d’avoir tué des enfants ![/b]
DEMOCRACY !!!
Jeff, parole de Nicanor, je dis avec d’autres que la Paix au PO existera APRES avoir réglé 2 pbs: l’eau et Jérusalem. La suite dans 100 ans.
« dans 100 ans »… à mon avis, c’est plus proche, Jacques …
on en reparle en 2018 !
à suivre sur C4N :
[url]http://www.come4news.com/sarkozy,-israel-et-les-juifs-,-le-nouveau-livre-interdit-en-france-800889#[/url]