Les habitants de Gaza ont fini à peine de dégager les décombres qu’ils ont revendiqué la victoire, ce jeudi, quelques heures seulement après une trêve négociée entre l’Egypte, Israël et les dirigeants du Hamas à Gaza pour terminer le pire combat trans-frontalier en quatre ans.
L’annonce du cessez-le-feu a déclenché de frénétiques célébrations dans la rue, et a suscité l’espoir d’une nouvelle ère dans les relations entre Israël et le Hamas. Les deux parties sont maintenant en train de négocier un accord qui ouvrirait les frontières du territoire palestinien soumis au blocus.
« Aujourd’hui, c’est différent, le café du matin a un goût différent et je pense que nous partons pour un nouveau départ », a dit un ingénieur de 38 ans originaire de la bande de Gaza.
Israël a lancé une offensive le 14 novembre pour stopper les tirs de roquettes renouvelés de la part de Gaza, déclenchant quelque 1.500 frappes aériennes contre des cibles liées au Hamas, tandis que ce dernier et d’autres groupes militants de Gaza ont comblé Israël avec des centaines de roquettes.
C’était les pires combats depuis l’invasion israélienne de Gaza il y a quatre ans.
Les huit jours de combat sans relâche ont tué 161 palestiniens, dont 71 civils, et cinq Israéliens. Israël a également détruit des symboles puissants du Hamas, comme le bureau du Premier ministre, ainsi que les sites de lancement de roquettes et les postes de police.
« Les masses qui sont descendues dans les rues pour célébrer la nuit dernière ont envoyé un message à tout le monde que Gaza ne peut être vaincue », a affirmé un porte-parole du pouvoir palestinien.
Même s’il est loin d’être certain que le Hamas va pouvoir extraire l’ouverture des frontières de Gaza dans les négociations à venir, la dernière série de combats a amené les islamistes à une reconnaissance politique exclusive dans la région. Durant la semaine écoulée, Gaza est devenue un aimant pour les ministres des Affaires étrangères de la Turquie et de plusieurs pays arabes ; un contraste frappant avec l’isolement du Hamas dans le passé.
Le Hamas a également effectué son rôle central en s’engageant dans des négociations indirectes avec les islamistes. Israël et l’Occident même si cette organisation qui a gouverné Gaza par la force depuis 2007 est considérée comme terroriste.
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, quant à lui, a défendu sa décision de ne pas lancer une offensive terrestre, contrairement à l’invasion israélienne de Gaza durant l’hiver 2008-2009.
« On ne veut pas entrer dans des aventures militaires d’un seul coup, car ça ne va certainement pas être en fonction de l’humeur enragée du public », a-t-il a rapporté à la presse.