Aujourd’hui, je vais vous présenter un des membres du Podbete collectif que j’ai eu l’honneur d’interviewer : Ismael, l’homme requin !

 

Nath : Quel est ton métier Ismael ?

 

Ismael : Je suis plongeur. On peut dire aussi que je suis un des protecteurs des requins.

 

Nath : Protecteur des requins… C’est une drôle de passion non ? Personnellement, je reste encore traumatisée des dents de la mer…

 

Ismael : C’est justement à cause du film de Steven Spielberg qu’il y a une telle hécatombe au niveau des requins. Le film est bien basé sur un fait réel : dans les années 80, un gamin s’est fait bouffer le bras gauche en Australie… Cette histoire a été la première à avoir été surexposée. Et ce traumatisme a duré jusqu’en 1997 pour moi.  Sans vouloir « défendre cet accident », savez-vous que les abeilles tuent près de 3000 personnes par an alors que les requins ont fait 12 victimes en 2011 ? Les noix de coco tuent plus que les requins ! Sur les îles, les noix qui tombent sur la tête des touristes leur sont souvent fatales ! A la minute où l’on se parle, 200 requins viennent de mourir. Oui, ce sont 200 requins par minute qui meurent ! Le requin hautement évolué existe depuis plus de 450 millions d’années et n’a pas évolué depuis parce qu’il est au sommet de son évolution.

 

 

Le requin nettoie l’océan. Si tu préfères, c’est l’éboueur des océans. Enlèves le métier d’éboueur et tu verras ce que ton monde va devenir… Si on les élimine, il n’y aura plus de vie dans les océans. Comme les loups, ils s’attaquent aux proies faciles (les sardines, les poissons récifs,les carcasses laissées par les orques, les cadavres…). Il se charge des animaux malades, il permet d’éviter la prolifération des maladies parmi les poissons…

Un autre exemple : s’il n’y a plus de requins, les méduses vont remonter à la surface et vont envahir les océans. Sans le requin éboueur, l’océan pourrit.

Le requin joue un rôle fondamental dans l’écosystème marin. Il permet le maintien de l’équilibre de la vie dans les océans. C’est le nettoyeur des mers.

 

Nath : Quand as-tu commencé à travailler avec les requins ? Quel a été le déclic qui t’a donné envie de te battre pour eux ?

 

Ismael : En 2007, j’étais dans une pêcherie au Maroc. On y découpait les ailerons de requins que l’on revendait une fortune. Exemple : une soupe d’aileron varie entre 100 et 150€ selon les endroits. 100 millions de requins sont tués chaque année pour leurs ailerons. C’est là que j’ai réalisé… Mais aussi, le fait de plonger dans une mer de corail et de voir la vie tourner autour de moi. Les requins étaient là et ne faisaient pas attention à moi ! Et pourtant, avant, moi aussi je pensais que les requins étaient des mangeurs d’hommes… Maintenant, je pense qu’une mer sans requin, ce n’est plus une mer. Le nombre de requins est en baisse partout dans le monde et la raison principale étant la soupe d’ailerons de requin, il est temps que nous mettions vraiment la pression sur nos gouvernements pour prendre position.

Avant, je travaillais dans l’agro-alimentaire (maître cordeur)… Avec ce que j’ai vu, ce que j’ai ressenti, je n’ai plus supporté le travail au marché et aux abattoirs de Bruxelles.

(Entre parenthèses,certains pseudos activistes lui reprochent ce métier qu’il exerçait dans son passé, alors qu’il est mieux placé que certains activistes pour parler du problème à la souffrance animal)

Une fois que tu plonges en océan, que tu vois la beauté de la nature, tu ne penses plus de la même façon.

 

Nath : Mais tu n’as jamais eu peur ?

 

Ismael : Pour t’expliquer l’histoire de ce traumatisme : nous avons tous une peur des monstres marins, encrée en nous depuis le moyen âge. Ce sont les légendes du Kraken, de Poséidon, 20 000 lieues sous les mers, etc., et surtout Spielberg quand il est arrivé avec son immense requin en plastique doté d’un instinct de vengeance ! C’est là le problème, c’est que son film a fait perdurer les peurs ancestrales, et ça continue encore…

Mais c’est un trauma que j’ai vite oublié une fois que j’ai commencé à plonger, en 1997. J’avais cette appréhension, mais pas cette peur, du fait d’être d’une famille de pêcheur. (A cette époque, Je faisais des études de sciences économiques, informatiques, assurances, mathématiques.)

Tantôt terreur des mers, tantôt inspirateur des designers ou carrément icône idolâtrée de certaines civilisations, le requin intrigue, apeure, passionne mais ne laisse pas indifférent.

L’image négative des requins dans la culture occidentale date seulement de la fin du XXème siècle. Auparavant, c’était les prédateurs terrestres, comme le loup et l’ours qui véhiculaient le mal et la crainte.

Les Requins ont évolué à partir du poisson et on atteint la perfection il y a des millions d’années. Les Baleines ont évolué à partir des Hippopotames et ont atteint la perfection il y aussi des millions d’années. L’homme a évolué à partir du singe et n’a jamais atteint la perfection. Par contre, il a pratiquement ruiné l’avenir de milliers d’incroyables espèces !

Les requins sont utilisés par l’homme pour de nombreux usages, comme l’alimentation, la maroquinerie, le tourisme, les cosmétiques. Ils sont aussi parfois maintenus en captivité, ce qui leur  provoquent des blessures au nez et aux nageoires, causé par le manque d’espace…

Mais il y a une différence entre les aquariums car certains sont fait pour la préservation, l’étude et la protection de certaines espèces. Certes ce n’est pas leurs places, mais au moins ils sont soignés et ont beaucoup de chances d’être relâchés depuis que Lesley Rochat a développé un programme de remise en liberté.

Aujourd’hui j’ai réussi à changer quelques mentalités, mais certaines ONG me déçoivent beaucoup avec leurs petites gueguerres débiles, alors qu’on a le même but, enfin je croyais qu’on avait le même but. Certaines grosses ONG voient dans la protection des requins un moyen de se faire de l’argent, en vendant un tas de gadgets à des prix dingues (si cet argent servait vraiment à la protection des requins et de la vie marine, ça ne me dérangerait pas) mais ça sert surtout à assurer le train de vie de pseudos activistes incapables d’aller bosser et de consacrer leurs temps libre à la protection animal. On pourrait parler de ce problème avec plus de détail un autre jour, car ça ne concerne pas seulement les requins, mais un tas d’autres animaux…

 

Je dis aussi Félicitation à la Polynésie française qui est devenue le plus grand sanctuaire à requins du MONDE (mais les pêcheurs français continuent leurs massacres) en tout cas c’est déjà ça, nous on prend le verre à moitié rempli.

Si vous voulez vraiment faire un geste utile pour la sauvegarde des requins, voici l’une des rare ONG qui mérite vraiment que nous les aidions, elle s’appelle « Pelagiclife ». Voici le lien pour ceux qui veulent faire un don : http://pelagiclife.com/Friends%20of%20Pelagic%20Life.html

 

Témoignage d’Eli Martinez : « La Plupart des gens pensent que les requins sont des monstres qui vivent dans les profondeurs attendant de les dévorer. Moi…..je vois juste mes amis. »

« Détruire les mythes et partager l’autre face du requin c’est tout ce qui compte, et ça ne changera pas. »

 

Nath : Eh bien voilà, je tiens à mon tour à te féliciter pour ce grand combat que tu mènes. Je ne manquerais pas de faire connaître l’importance de défendre les requins et tout son milieu aquatique,indispensable aussi à la survie de l’espèce humaine. Merci et bonne continuation !

 

Dans la symbolique tahitienne, le requin est associé à la sagesse.

Dans la symbolique hawaïenne, le requin est associé à la protection (Aumakua).

Dans la symbolique maori, le requin est associé à un guide bienfaiteur du marin égaré.

Dans la symbolique polynésienne, le requin est associé à l’incarnation ultime de l’âme.

 

 

 

On veut sauver les requins, et les dauphins aussi ainsi que toute la faune marine ! https://www.facebook.com/Sauvetage.des.dauphins