Vocabulaire

                A l’occasion du discours-conférence de N. S sur notre politique étrangère, apparaît un abus d’usage des vocables qui est propice à des amalgames nocifs.

                Et ne manquent pas les profiteurs de ces confusions. Martine Le Pen, qui tient à rendre présentable un Front avec lequel jadis on évitait la fréquentation, s’en sert généreusement pour que son électorat la suive sans se poser de questions.

                Or, et la Tunisie va le montrer, tout n’est pas équivalant dans la terminologie concernant l’islam. C’est tellement plus facile de tout confondre.

                Ainsi musulman signifie les pratiquants de l’islam. Certains sont arabes, certains sont maghrébins et arabes. D’autres au Maghreb sont kabyles, berbères et musulmans sans être arabes. Le dictionnaire est assez clair si l’on prend le temps de le consulter.

                Il existe des arabes chrétiens, en Palestine par exemple. Et chrétiens orthodoxes le plus souvent. Arabe et chrétien n’est absolument pas contradictoire. D’ailleurs ce furent les premiers chrétiens. Oh ! Non, mon Dieu ! Et si ! Cachez cet Orient que je ne saurai voir !

                Alors arrive une engeance terrible : les Islamistes. En Français de souche, des terroristes. Comme c’est pratique, le Turc, le Taliban, l’Algérien, l’Iranien le Saoudien Ben Laden, tous dans le même panier. Il s’agit de ceux qui font de l’Islam une pensée politique guide de l’action qu’on doit appliquer à un pays. Quelle horreur pour nous qui sortons à peine, 1905, de la mainmise de l’Eglise sur l’Etat. Est-ce blasphémer que de dire que selon le calendrier musulman nous sommes en 1432 ? S’il faut le même rythme de progrès que le christianisme, soyons indulgents !

                Enfin arrive un autre terme, intégriste. Les Juifs et les Chrétiens ont eu (ont encore) les leurs qui nous font moins peur. Que ce dernier mot soit réservé à nos exécrations est largement suffisant. Les autres distinctions pourraient nous rendre plus lucides de sorte que les racistes de toutes obédiences ne nous entraînent pas dans des dérives que nous serions obligés de regretter.