Si vous aviez lu mon troisième et dernière article de mon reportage ( http://www.come4news.com/reportage-sur-noel-2012-a-la-valette-du-var-partie-3-3-405079 ) sur les festivités de Noël 2012 à La Valette du Var, vous connaissez déjà un peu l’Association Varoise et Valettoise « La Respelido Valetenco ». Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir l’interview de Mme Mireille Mesureux, Président de « La Respelido Valetenco ».

« Bonjour et merci d’avoir accepté notre interview ! Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette association ?

Mireille Mesureux : Ce n’est pas moi qui aie créé cette association. Le groupe existe depuis 1980 et cinq présidentes et présidents m’ont précédée dans cette fonction que j’occupe depuis 2003.

Les gens se sont-ils de suite prêtés au jeu ? Y a-t-il de nombreux amoureux des traditions provençales ?

MM : En plus de 30 ans nous avons vu se « déliter »  l’enthousiasme et l’engagement qui animaient les adhérents des premières années.
Mais oui il y a encore des amoureux des traditions provençales, ceux qui continuent à s’investir dans les groupes, des provençaux de souche et des habitants de la région qui ont envie de découvrir ce patrimoine (et qui n’ont d’ailleurs pas forcément de racines provençales).

Avant d’intégrer votre groupe, les gens étaient-ils musiciens ou danseurs ? Si non, n’était-ce pas trop difficile pour eux de jouer un instrument traditionnel ou bien de danser de manière traditionnelle ?

MM : C’est très variable ; certains ont déjà fait partie d’autres groupes, mais beaucoup commencent à apprendre la musique, la danse, le provençal, le balèti sans aucune expérience préalable. Ce n’est pas plus difficile que d’apprendre un instrument en école de musique ou la danse dans un cours de danse… c’est seulement la persévérance, et surtout l’envie de découvrir puis de transmettre cette culture qui est le moteur de la réussite.

Les jeunes générations suivent-elles leurs parents, ou bien viennent-elles spontanément vers vous sans avoir de proche dans un groupe provençal ?

MM : Les jeunes ne viennent pas spontanément vers des activités.Certains viennent car leurs parents, leurs grands-parents qui ont des racines provençales leur ont parlé et fait connaitre quelques aspects de cette culture.
Mais c’est aussi la démarche de parents qui  ont envie de connaitre la région dans laquelle ils vivent  qui favorise l’entrée dans le groupe. S’il n’y a pas cet intérêt des parents, les jeunes, très sollicités par ailleurs, ne restent pas longtemps… et puis les études, la mobilité nécessaire au niveau de la recherche d’emploi, sont un frein à un engagement sur le long terme.

Pas d’inquiétude pour le maintien des traditions ?

MM : Oui, très clairement de l’inquiétude ! Beaucoup de groupes dans notre région sont en difficulté : des effectifs en baisse, une difficulté à les renouveler, des adhérents et des animateurs qui se sont beaucoup investis et qui aimeraient trouver des personnes prêtes à s’engager pour les remplacer à moyen terme.
Nous sommes aussi dans une région qui a toujours été très ouverte aux différentes cultures et la culture provençale n’a pas, à mon sens, la place qu’elle devrait avoir et qui lui permettrait de vivre et de rayonner.

Qu’est-ce qui fait le succès de votre groupe ? Car vu le nombre de distinctions, on sent qu’il y a « un quelque chose » qui vous obtient le succès !

MM : La volonté de maintenir plusieurs activités différentes dans le groupe : danses enfants, ados, adultes – danses de balèti – musique – confection de costumes – apprentissage du  provençal – expositions – foire aux santons… donc un ancrage fort sur notre culture.
Mais aussi en ce qui concerne nos spectacles (par exemple) se démarquer d’une conception « traditionnelle et figée », concevoir un spectacle autour d’un thème « les conscrits – les guinguettes -Caramentran », créer des chorégraphies et composer des musiques nouvelles afin d’inscrire la tradition dans le monde d’aujourd’hui.

Qu’est-ce qui motive tous les membres de l’association ?

MM : Peut-être tout simplement la perception d’appartenir à un groupe même si cela n’est jamais acquis.

Qu’entendez-vous par « dynamique » ?

MM : Le dynamisme se retrouve dans l’envie et la volonté de faire évoluer un folklore souvent perçu comme passéiste, voire « ringard », montrer que tradition et création ne s’opposent pas !

Pensez-vous réussir à faire perdurer les traditions dans un monde de plus en plus moderne ? Les gens n’oublient-ils pas trop leurs racines ?

MM : Difficile de faire perdurer les traditions dans une société marquée par l’individualisme, la compétitivité, le virtuel…… mais paradoxalement, on perçoit un besoin des personnes de retrouver plus d’authenticité dans leur vie, la recherche de leurs racines en fait partie.
Nos  réponses, nos actions sont-elles adaptées ? Vaste débat !!!

Dans les autres régions, que pensent les gens du folklore provençal ?

MM : Il y a les clichés habituels liés à la région et à son image, mais ce qui attire, ce sont les costumes colorés, leur variété, la vivacité des danses, la musique jouée sur deux instruments conjointement (galoubet et tambourin).

A l’étranger, cela donne quoi ? Les gens sont-ils contents de découvrir le folklore provençal ?

MM : A l’étranger, le folklore provençal est très apprécié.

Sachant que nos lecteurs viennent du monde entier, avez-vous un message à leur adresser ?

MM : Qu’ils viennent s’ils le peuvent ! Car au-delà du folklore, notre région leur dévoilera la beauté et la diversité de ses paysages, de ses villes et de ses monuments. »

La Respelido Valetenco
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