Si internet est le plus redoutable déversoir d’invitations à la débauche sous toutes ses formes et la pompe à fric des pires engeances humaines (mafia des jeux d’argent, porno et j’en passe), je ne développerai pas cet aspect ici car je veux me concentrer sur du positif. Car cet outil peut également être un vecteur de dévoilement de nombreux mystères, si l’on veut bien se discipliner et ne l’utiliser que dans un sens constructif.

 

   En permettant de partager des informations à une vitesse record, cet outil aurait fait baver d’envie des chercheurs, des écrivains et des étudiants d’il y a seulement 15 ans !

   Internet constitue véritablement un potentiel d’enrichissement culturel et plus particulièrement d’éclaircissements. Et je vais vous donner quelques exemples.

   Combien d’entre nous ont, comme moi, adulé pendant leur adolescence des chansons anglophones sans comprendre grand-chose à ce qu’elles disaient ? Le rythme était nouveau, entraînant, ouvrant des horizons. Mais dans les faits, c’était une attitude assez superficielle, car que savions-nous vraiment des motivations et du message de groupe tels que Depeche Mode, Tears for fears, Dire Straits, Queen, une longue liste d’artistes en plein épanouissement ?

   Arrive un moment où le rythme et la mélodie ne suffisent plus. On veut savoir ! Et là, en creusant, on découvre des perles… et des ordures ! On fait le tri. Je ne veux fâcher personne en donnant mes propres avis sur tels et tels artistes. Mais on se retrouve parfois devant la terrible constatation qu’on a adoré des gens prônant la drogue, des mœurs et des idéologies politiques dignes des fosses à purin, bref, pas mal de subversion ! "Beurk ! Moi, j’ai aimé ça ? Ce n’était que poudre aux yeux ?"

   Entre les années 50 et aujourd’hui, les rythmes et  les messages des chansons se sont grandement diversifiés, passant d’un certain conformisme à une mode du rejet des valeurs traditionnelles, de la simplicité à l’intellectualisation de la pensée et des sentiments, de l’esprit bon enfant à la pornographie, bref ! Diverses "évolutions" dont certaines peuvent être re-nommées avec facétie "evil-utions" (à prononcer à l’anglaise, svp !). 

   Le positif: Aujourd’hui, on peut tout savoir, si l’on est curieux. A chaque stade ses exigences, mais cela ne vous énerve pas de voir quelqu’un s’agiter en chantant des âneries ? Peut-être certains me contrediront-ils en disant qu’à l’époque, il y avait déjà les revues spécialisées pour s’informer. Oui, peut-être, peut-être.

Mais il est certain qu’aujourd’hui l’information est multiple et plus facilement accessible, et les paroles de chansons peuvent toutes êtres trouvées, alors qu’à l’époque, si la pochette intérieure du vinyle ne nous les donnait pas… Cela m’a confirmé que le talent et la santé d’esprit sont 2 paramètres différents (des exemples vous viennent en tête de génies totalement dépravés ?). Vous pouvez danser sur la mélodie d’un fou à lier et chanter des insanités sans le savoir!

Alors je fais un test en citant des groupes que j’aime, toujours pour ménager les susceptibilités: qui peut me définir l’état d’esprit général, la culture et le message de Tears for fears, et de Dire Straits, sans aller chercher les réponses sur internet ? Cela pourrait être un jeu édifiant, à la "triviale poursuite". Quel pourcentage de gens sait ce que raconte notre chanteuse black adorée dans "I will survive" ? Seulement des gens intéressés de près par le MLF ou suffisamment assoiffés de culture américaine. Toutes ces formations ont un contexte social, des racines, etc. Il y a souvent quelque chose de profond, à part pour les musiciens voués au superficiel. Leurs fans qui se fichent pas mal du message se contentent de la musique. Mais n’est-ce pas passionnant de suivre les engagements et la culture historique d’un Mark Knopfler, et de découvrir le mordant pittoresque d’un Morissey à l’encontre d’une Margareth Thatcher ou des moeurs anglaises (big mouth strikes again, et son rythme de dingue) ?

   Ainsi, en ce qui concerne mon expérience personnelle , recherchant un morceau de Mark Isham, assez rare, intitulé "Pittsburgh 1901", j’ai voulu comprendre ce titre pour le moins étonnant, d’autant plus que la mélodie trottait dans ma tête de façon lancinante. J’ai pu ainsi découvrir que ce morceau avait été écrit pour un film, Mrs Soffel, relatant une histoire vraie d’amour entre un prisonnier et la femme d’un gardien de prison qui lisait des passages de la Bible aux détenus. J’adore les histoires vraies ! Et là, de superbes personnages dramatiques campés par la belle et intelligente Diane Keaton et l’irrésistible Mel Gibson, il y a 26 ans de cela ! Grâce à cela, j’ai compris pleinement la musique en question. Sans cela, j’y mettais ce que je voulais, j’étais d’ailleurs à côté de la plaque, même si j’avais bien capté le côté tragique.

   Les musiciens anglophones utilisent un vocabulaire, des références qui nous dépassent assez souvent. Heureusement, des personnes ayant des connaissances spécialisées nous facilitent le travail en les mettant à disposition de chacun sur le net. Ouf ! Qui aurait pu dire de quoi parlait David Bowie avec son Major Tom et son Ground control ? Il y a tellement d’exemples de cela ! Cette culture est différente de la culture française. Faites un test: traduisez quelques chansons anglaises et chantez-les ! Oups ! Ca passe pas ! Totalement ridicule ! Ah zut ! Ca l’faisait en british ! Bon, ce n’est pas toujours comme ça, mais ça l’est souvent, et spécialement pour la pop.

En conclusion, je crois qu’il peut être valable d’être bien informé au sujet des mouvements culturels des diverses époques et de réellement s’enrichir de la culture d’autres (ou la rejeter, mais en connaissance de cause).  Chacun fait partie de ce large courant qu’est la vie. Autant savoir vraiment de quoi il se compose et être dans la réalité, pas chacun dans une vague rêverie à côté de la plaque !