L'ancien otage des forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) est arrivé aujourd'hui à Rome pour une visite de quatre jours. Lors de cette visite, Ingrid Betancourt pourra réaliser l'un des premiers souhaits qu'elle a exprimés lors de sa libération le 2 juillet dernier : celui de pouvoir rencontrer le pape.
Ainsi, après une visite à la communauté catholique de Sant'Egidio, et après un repas avec Walter Veltroni, Secrétaire général du Parti démocrate, Ingrid Betancourt accompagnée de toute sa famille sera reçue ce lundi par le pape Benoît XVI en sa résidence d'été de Castel Gandolfo.
Après cette réunion, l'ex-otage devrait rencontrer le président de la province de Rome, Nicola Zingaretti, et tenir avec lui une conférence de presse concernant la situation des otages en Colombie. Mardi, l'ancienne candidate à la présidence colombienne devrait se réunir avec le président italien Giorgio Napolitano.
Ingrid Betancourt devrait conclure son séjour à Rome par une réunion avec la sénatrice et lauréate du prix Nobel de physiologie, Rita Levi-Montalcini. Après cela, l'ancienne députée devrait se rendre à Florence pour d'autres réunions et s'envolera ensuite pour New York où elle compte s'établir.
Après six années de captivité et de privations, Ingrid Betancourt fait preuve d'une énergie qui en étonne plus d'un, ce qui devrait renforcer la campagne internationale orchestrée en sa faveur pour qu'on lui attribue le prochain prix Nobel de la paix.
Lettre ouverte à madame Ingrid Bétancourt
Yvan LE PAGE
Jeudi 28 août 2008Cordes sur Ciel
A l’attention de Madame Ingrid BETANCOURT
Objet : Affaire Michael BLANC.
Très chère Madame,
Je suis allé à Lourdes dans l’espoir de vous y rencontrer. Afin que vous m’aidiez à relancer une affaire qui a connu une toute aussi forte mobilisation que la vôtre mais qui s’est essoufflée avec le temps. Il s’agit de Michael Blanc, un jeune homme arrêté en Indonésie en décembre1999 pour être soupçonné de trafic de drogue.
Pour y voir une redite du fameux film culte d’Alan PARKER « Midnight Express » qui a embrasé les foules, par le fait que le jeune américain incarcéré en Turquie a été tout comme Michael victime d’un coup monté. La France entière s’est mobilisée pour lui quand il fut condamné à mort en première instance avant que sa peine ne soit commuée en prison à vie.
Lorsque j’ai pris connaissance de cette affaire, en décembre 2005, suite à deux reportages diffusés dans l’émission de « sept à huit » sur T.F.1 , ayant pu agir en Egypte dans un cas similaire en contribuant à la libération d’un prisonnier italien qui portait curieusement le même prénom ! J’ai voulu aussitôt apporter ma contribution à la famille dans un premier temps, à défaut de pouvoir me rendre en Indonésie.
Ce qui me fait dire à ce jour que ce n’est pas la justice indonésienne qui est à proprement parler mise en cause. La situation dans laquelle s’est fourvoyé Michael n’est que le révélateur d’une situation bien antérieure à son arrestation. Pour mettre en cause directement sa famille, ses proches, à la façon dont ils se sont comportés dans cette affaire. A la différence des vôtres qui ont été formidables de courage et de ténacité. Sans leur appui je doute que vous auriez été libérée.
Je mets également en cause cette bonne conscience populaire, mal typiquement français, qui consiste à rejeter la faute à l’autre à grands renforts médiatiques. Finalement c’est parce que nous avons contesté leur jugement en masse que les autorités indonésiennes ont voulu faire un cas exemplaire de Michael en tant que pays souverain.
Depuis que je me suis impliqué dans cette affaire, et avec l’assentiment de Son Excellence l’Ambassadeur d’Indonésie, j’ai essayé de faire en sorte que Michaël reconnaisse la part d’erreur qui lui incombe s’il veut bénéficier d’une grâce présidentielle. A savoir d’avoir agi avec une incroyable légèreté pour ne pas avoir vérifié ses bagages avant d’embarquer.
En vain ! ceux qui sont censés défendre Michaël refusent obstinément de revenir sur leurs positions de peur d’avouer s’être trompés. C’est pourquoi je m’adresse à vous de sorte de relancer cette affaire afin qu’il ne croupisse pas en prison le reste de ses jours. Ce n’est pas faute d’avoir pourtant tout essayé. Sans aucun résultat !
Quand vous faites référence à st Paul dans les colonnes du Pèlerin Magazine du 10 juillet 2008 , « tu peux solliciter ce que tu veux, de toute façon le saint esprit sollicitera mieux que toi ce dont tu as besoin ». vous admettez vous même vous êtes trompée sur les intentions de Notre Seigneur. Ce qui vous a valu d’invectiver Dieu à cette lecture : « Mon Dieu , c’est bien ça, mais ce que je veux, moi je le sais, c’est être libre ».
Six ans après, en relisant la même épitre, vous dites dans cet article avoir enfin compris. Que les épreuves ne sont pas là pour nous punir mais seulement pour nous aider à grandir. Dans cette interview du « Pélerin » vous avez cité Job à ce propos ! Personnage emblématique de l’ancien testament qui supporte toutes les épreuves sans ne rien comprendre à ce qui lui arrivait. Pour être l’archétype de celui qui accepte avec résignation la perte de ses biens, de ses enfants, ainsi que les souffrances de la maladie. Sans jamais renier une seule fois son Dieu. Après avoir été bien éprouvé par satan, Dieu va lui rendre au centuple ce qu’il a perdu.
Ces années d’épreuves et d’humilitation vous auront permis de faire une vraie rencontre. Une authentique rencontre avec vous même. Grâce à la lecture de la Bible qui vous a aidée à mieux comprendre ce à quoi sont destinées les épreuves. Ceci n’est pas donné à tout le monde. Il faut une force d’âme incroyable et une très grande humilité pour le comprendre et l’accepter. Ce qui vous honore complètement. C’est pourquoi je ne vois que vous pour ouvrir les yeux à la famille de Michaël BLANC… et à la France entière. Seulement ainsi on peut vraiment envisager sa libération. Je ne vois pas d’autre solution.
Tout comme vous avez été libérée le jour de la Visitation de la Vierge (2 juillet), les circonstances ont voulu que je puisse me procurer les coordonnées personnelles de votre sœur Astrid. Je me permets donc de reprendre contact avec vous après notre première rencontre à Lourdes tout à fait inoubliable. A la façon dont votre visage s’est illuminé quand nos regards se sont croisés.
Je suis en effet celui qui vous souriais et vous applaudissais à pleines mains à votre arrivée à l’hôtel. J’en fus tout saisi. C’était comme si on s’était reconnus !
Ce contact une fois établi, j’avais alors préféré vous remettre à la réception de l’hôtel mon livre « l’homme aux trois soleils » dans lequel je parle de cette affaire; accompagné de lettres qui vous étaient destinées, afin de préserver l’intimité de votre pèlerinage. Acquis à l’idée que nous devrions nous rencontrer tôt ou tard. Mais cette fois-ci à l’abri de la foule et des forces de police.
Je sollicite par conséquent un entretien de votre part afin de mieux vous exposer cette affaire qui nous concerne tous dès lors qu’un innocent est en prison. Tout en espérant, grâce à votre intervention, une issue heureuse à toute une famille qui a plus que jamais besoin de se reconstruire.
Dans cette attente, je vous prie, Chère Madame Ingrid BETANCOURT, de recevoir l’expression de mes plus chaleureux sentiments.
Yvan