Le printemps islamique Arabe

                 J’aurais pu utiliser comme titre  « le printemps islamiste arabe ». Mais le mot « islamiste » est aujourd’hui à tort péjorativement employé par les médias occidentaux pour désigner les partis à courant islamique bien que modérés qui ont pris par le biais des élections libres et transparentes les rênes de leurs pays respectifs après le printemps arabe. « Islamiste » sonne un tout petit peu comme « terroriste » et nous savons tous ce à quoi nous songeons quand on nous parle de terrorisme. Bien évidemment aux bombes et aux kamikazes et toute la barbarie humaine dans son essence la plus « pure ». Ce mot n’est évidemment pas choisi par hasard. Ce choix se voulait avertissant du risque de mettre au pouvoir des partis « islamiques ». Cette campagne était médiatique donc savamment orchestrée dans le but d’introduire une démocratie « occidentale ». Mais comme l’a si bien rappelé le président tunisien Marzouki, La démocratie n’est pas propre à l’occident et les élections organisées après  le printemps arabe sont bien plus transparentes que celles dans certains pays d’Europe.

              Les dirigeants occidentaux qui, paradoxalement, ont maintenu au pouvoir pendant des décennies les bourreaux de ces peuples, et continuèrent à le faire jusqu’au jour de leur chute (Ben Ali, Moubarak) espéraient voir émerger au sein de ces populations une  crainte de l’islam et de tout ce qui s’y rattache. Grande fut donc leur surprise de voir le peuple plébisciter ces partis. De l’Egypte au Maroc en passant par la Tunisie, Les partis islamiques ont remporté les élections avec une large majorité. Ces peuples s’étonnèrent eux même. Mais ce pronostic là, même les spécialistes politiques du Maghreb et du moyen orient ne l’ont pas fait. Qu’est-ce qui a donc pu bien pousser les arabes malgré de mettre au pouvoir les partis islamique malgré la hantise d’un islam souverain ?

              On arrête pas de nous marteler que tout peuple a le droit de choisir le gouvernement qui lui plait. C’est à croire que ce choix doit être en accord avec la vision européenne de la démocratie.  L’hostilité des européens vis-à-vis de l’islam explique en partie, selon moi, les résultats de ces élections.

             Le soutien occidental à Moubarak, Ben Ali et même Bourguiba était dû au fait qu’ils combattaient farouchement l’islam politique. Les atteintes aux droits de l’homme, la torture et les assassinats des opposants islamiques ne dérangeaient guère les occidentaux, qui pour combattre l’islam n’hésite à piétiner leurs principes « universels » et démocratiques. En fermant les yeux sur ces bavures, les occidentaux se sont fourvoyés, légitiment ainsi l’islam aux yeux ce la population.

            Mais contrairement à ce qu’ils peuvent laisser comme interprétation, ces résultats ne symbolisent guère une sympathie et un soutien sans faille aux partis islamiques, mais  plutôt une  claque à la « laïcité» française (perçue à juste titre au Maghreb comme un combat contre l’islam et ses pratiquants) et un ras le bol  du double politique occidental. Aux lendemains de ces révoltes, la seule chose que les arabes avaient en commun était l’islam. C’est donc vers l’islam qu’ils se sont retournés pour exprimer leur unité et leur solidarité. D’ailleurs je ne suis pas sur que le nombre de pratiquants musulmans au Maghreb ne dépasse 30% de la population, mais cela ne les a pas empêché de voter les partis islamiques.

  Mais la dictature des régimes de Moubarak et Ben Ali ont aussi laissé un vide au niveau des formations politiques d’opposition. Il n’y avait plus de partis politiques assez structurés pouvant proposer une réelle alternance. Les partis islamiques bien que combattus, laminés et désorganisés ont su tirer leur épingle du jeu. Ainsi en Tunisie, Ennahdha contrairement aux autres partis politiques  s’est très vite organisé et  s’est mobilisé pour paraitre aux yeux de la population, comme le plus à même de défendre ses intérêts.

Pour autant, les acquis de la population civile vont-ils disparaitre ???

Bien sûr que non. Ni en Egypte, ni en Tunisie, l’application des lois islamiques n’est possible. Ennahdha est au pouvoir en Tunisie mais aucune loi « islamique » n’a été et ne sera votée. Les acquis de la femme tunisienne ne seront pas bafoués mais contrairement au régime de Ben Ali, tout musulman peut très bien laisser pousser sa barbe sans être inquiété par la police. Et on voit même des femmes portant le niqab circulait en toute liberté. Fait encore plus rare, on appecrçoit même des policières portant fièrement leurs voiles, chose inimaginable sous le règne de Ben Ali.

Autant du côté des partis islamiques que ceux laïques, un seul mot d’ordre est aujourd’hui partagé : La tolérance. Les maghrébins pour la plupart voient aujourd’hui le modèle turc comme étant le plus à même de résoudre leur problème de gouvernance.  

    

2 réflexions sur « Le printemps islamique Arabe »

  1. AH AH AH !!!
    Since 2010, the US has been quietly building giant air force
    and naval bases on [b]Socotra[/b] with facilities for submarines,
    intelligence command centers and take-off pads for flying
    stealth drones, as part of a linked chain of strategic US
    military facilities in the Indian Ocean and Persian Gulf.
    [url]http://www.shtfplan.com/headline-news/massive-u-s-military-buildup-reported-around-iran-up-to-100000-troops-ready-by-march_01302012[/url]
    [img]http://marquebd.free.fr/Dossiers/SouterrainsDansB&M/bases/espadon_p50.JPG[/img]

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