Alors que le gouvernement colombien a commencé le processus de libération de près de 200 anciens guérilleros des FARC (forces armées révolutionnaires de Colombie, le groupe terroriste qui détient Ingrid Betancourt prisonnière depuis cinq ans), le porte-parole du groupe subversif vient d'annoncer que cette libération unilatérale de prisonniers ne l'engageait aucunement.
Le numéro deux des FARC a d'ailleurs rappelé que son groupe réclamait la démilitarisation de deux départements (d'une importance vitale pour le ravitaillement de ses forces armées), ainsi que la libération de deux guérilleros retenus aux États-Unis sous l'inculpation de trafique de drogue.
La libération d'Ingrid Betancourt semble, une fois de plus, compromise. Cependant, il ne faut pas oublier que cet échange d'otages n'est, hélas, qu'un détail dans le conflit qui oppose le gouvernement colombien avec ce groupe terroriste depuis plus de 40 ans. En effet, le déplacement de populations, le massacre d'agriculteurs, les victimes quotidiennes des mines antipersonnel déployées par les FARC (plus de 350 victimes l'année passée selon la Croix Rouge Internationale, principalement des enfants qui se retrouvent amputés d'un ou plusieurs membres, lorsqu'ils ne perdent pas la vie), sont une réalité quotidienne en Colombie.
C'est donc bien pour la fin de ce conflit qu'il faut se battre et non pour ce prétendu « échange humanitaire » qui ne concernerait, au mieux, que 56 personnes.