Incivilités, attention c’est contagieux !

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Mais que fais-tu, toi l’Humain de notre chère amie la planète Terre ? Que fais-tu donc avec tes frères et sœurs ? Pourquoi tant de… tant de quoi déjà ? Ah oui… d’incivilités ! Si si, tu sais bien, cette chose que tout le monde pratique à un moment ou à un autre. Cette chose, un peu comme une forme de maladie très contagieuse. De tous petits riens, aussi infimes soient-ils, se transmettre, gangrènent doucement, et puis un jour te touchent et à ton tour tu les transmets.
 
Alors, quelle est ta journée petit Homme bien décidé à ne pas te laisser contaminer ?
Tu débutes ta journée de travailleur de la grande ville, telle une fourmilière, dans les transports en commun, armée de ton bras plâtré suite à un accident malencontreux. Tu rentres dans un formidable moyen de transport, enfin si tu y arrives, et te réjouis de ne pas utiliser tes quatre roues pour te rendre à ton dur labeur. Tu essayes de faire ta place, même toute petite, un pied sur celui de ton voisin, l’autre en équilibre sur le sac de madame qui n’a point trouvé d’autre emplacement. Mais tu es bien maladroit avec tes cinq petits doigts valides. Alors tu scrutes, tu cherches une place et oh miracle, tu en trouves une. Tu te faufiles, content d’avoir trouvé un doux siège pour reposer ta main restante, endolorie par les doigts des autres usagers. Mais avant de t’assoir, tu aperçois, avec ton œil averti, que deux gentes dames le ventre bien arrondi se battent pour rester debout au milieu des coups meurtrissant ces petits êtres qui grandissent en elles. Tu t’étonnes, pourtant les gens sur leur trône les ont vu, puisqu’ils les regardent discrètement au dessus de leur livre en guise de paravent… et puis ce petit monsieur, recroquevillé sur sa cane, le teint blafard, la mine grise et usée par les secousses incessantes qui lui font perdre son fragile équilibre… mais ton temps est compté, car déjà une jeune demoiselle, le visage rutilant, les jambes agiles, s’est déjà assise. Alors tu t’insurges, tu crie au scandale pour ces gentes dames et ce vieux monsieur. Mais tout le monde t’ignore, même les principaux intéressés te lancent un sourire aimable et blasé.
  Ouf, le trajet est terminé ! Tu gardes ces injustices pour plus tard. Tu te dois d’avoir l’esprit frais et vif pour débuter ta journée de fourmi.  Tu arrives souriant, sans te laisser parasiter par la morosité ambiante. Tu lances tes bonjours à tous ceux que tu croises, tels des colombes qui entreraient dans des bureaux tous gris. Tu n’attends pas de retour, tu es habitué à ne recevoir qu’un tiers de tes saluts, mais tu persistes, sans jamais baisser les bras. Tu t’installes, assidu, tu batailles toute la journée pour rester compétitif car tu sais que certains n’ont pas eu de pardons ni de mercis pour s’être évadés quelques secondes dans une société qui va trop vite.
 
Vient le moment de se restaurer, c’est bien connu, le travail… ça creuse ! Tu scrutes ton horloge portative, vite vite, plus que trentre minutes… Tu te dépêches, sors acheter un petit pain garni de victuailles. Tu attends derrière toutes ces personnes affamées, telle une meute de loups qui attendrait, prête à se jeter sur le gibier. Tu reçois quelques coups de coudes, te sens envahir dans ton espace vital par tes frères et sœurs les Humains. Distribue un nouveau bonjour à la petite vendeuse qui n’attend qu’une chose : ta commande. Ce n’est pas le tout d’être aimable, mais tu n’es pas tout seul… alors pourquoi s’embarrasser d’un bonjour, au revoir et merci ? Perte de rentabilité pure et dure… !
 
Tu repars avec ton petit pain, que tu accompagneras d’un verre d’eau chèrement acquis à la fontaine de jouvence mise à disposition à ton étage de fourmi. Retournera entre tes quatre murs, manger en solo derrière ton petit écran, entre le clavier, la souri, les papiers, le téléphone, sans cesse dérangé par un «pardon tu manges… ? ». Non, tu ne manges pas ! Tu engloutis, pressé par le temps encore et toujours.
 
Ca y est, la journée, enfin presque, est terminée. Tu reprends ton train, avec tous tes amis les voyageurs. Mêmes problèmes, mêmes combats… d’un train à l’autre, les gens sont identiques, regardent dans le néant, absorbés dans leurs pensées, inattentif aux autres. Tu sors et continues ta course.
 
Arrives chez toi, embrasses femme et enfants. Et là ta douce te signale que le frigo est vide. Alors tu te décides, aujourd’hui tu te laisseras conduire par tes quatre roues, te débattant avec ton volant et le levier de vitesse, le tout avec un bras valide et l’autre enfermé bien malgré toi. Toujours pressé, le troc de nourriture va bientôt fermer… Et oh misère, tous tes frères et sœurs ont eu la même idée que toi… Nous sommes vendredi soir, il est l’heure de faire le plein de comestibles ! Tu cherches le sésame, celui qui accueillera à goudron ouvert ta tendre charrette. Plus de place !!! Les emplacements réservés aux personnes handicapées ont été volés par de gros 4×4 rutilants, dont les gentils occupants n’ont rien trouvés de mieux que squatter une place plus proche de la porte… C’est la loi du plus fort. Ca t’énerves, tu commences à être atteint par toutes ces incivilités. Au bout de longues minutes, à force de tourner sur toi-même tu réussis à trouver la place qui t’attendait. Mais tu n’es pas assez rapide, une belle dame, le sourire aux lèvres, le merci à la main, te prends ta place avec une douce ironie collée à son visage. Tu tournes, tournes et tournes encore, mais il est trop tard lorsque tu te gares, le magasin est presque vide et tes enfants n’aiment pas les conserves. Pas grave, tu ne te laisses pas abattre. Tu vas sortir ce soir, avec ta gentille famille.
 
Tu repars, recule ta voiture et paf… tu emboutis l’arrière de celle de ton voisin, qui lui aussi reculait… ! Il sort, s’extirpe de son véhicule. Il hurle, sa voiture est neuve et toi tu viens de détruire le fruit de son labeur… Tu montres patte blanche, sors ton drapeau « je vis en paix », signe le constat qui te donnes tous les torts, parce qu’épuisé, de guerre lasse, tu t’es soumis à la loi du plus fort ! Tu as fait un heureux… une voiture encore plus neuve que neuve…
 
Les nerfs t’atteignent. Perdu dans tes pensées, tu grilles un stop. Un avertissement sonore hurle derrière toi, tu t’excuses, expies ta faute à coups de grands gestes de pardon. Rien n’y fait, et là, l’incivilité t’atteint. Tu en as marre, marre de tous ces Narcisses qui ne vivent que pour eux… alors tu sors ta main, ton bras invalide, arme fatale emplie de violence en guise d’un « laissez moi tranquille ». Celui-ci fait son effet… encore la loi de celui qui crie le plus fort, qui impressionne par sa force! Enfin si l’on peut appeler ça de la force… !
 
Ca y est, tu es atteint, alors attention petit Humain, ne te laisses pas gagner par l’incivilité. Sois plus fort qu’elle, résistes ! Un jour où l’autre cela portera ses fruits. Tu seras un soleil dans la journée brumeuse d’une caissière ignorée toute la journée, prise pour une machine à « pompe fric ». Parmi ta centaine de salutations et de mercis peu te seront rendus, mais ne laisses pas tomber. Tu pourras être l’éclair de gentillesse qui fait sourire l’homme aigri à la pompe à essence, que personne ne voit, tu donneras un peu d’espoir à le vieille dame qui peine avec ses sacs trop lourds et apeurée par le monde qui court trop vite et qui l’oublie. Et si un jour tu t’égares, ce n’est pas grave, tu es humain et du moment que tu t’en aperçois et arrives à te reprendre, c’est le plus important. Ne prend pas exemple de ceux, qui du haut de leur perchoir, sont bien loin de tes tracasseries. Penses à tes enfants, qui eux ne savent pas. Tu es leur modèle. Apprends leur respect et tolérance, même si c’est difficile, tes enfants en ressortiront grandis de bonté et d’HUMANITE. Ne les décourages pas, ce monde est parfois bien triste et gris alors transmets leur ta joie de vivre.

29 réflexions sur « Incivilités, attention c’est contagieux ! »

  1. Bonjour Ange,

    Quel excellent post empli d’humanisme avec cette touche si personnelle…
    L’écriture en devient poésie, l’incivilité n’a qu’a bien se tenir !
    Le tout teinté d’un réalisme, la journée type d’un citadin. Le monde est fou et ne prend même pas le temps d’apprécier le moment présent, nous sommes bien loin de « Carpe Diem » ma chère amie.
    Le reflet d’une société, la notre en l’occurrence…
    Je t’embrase.

    Michel

  2. Que de réalité dans article très bien « conté ».

    Qu’est ce que le civisme ? C’est aujourd’hui devenu une faiblesse auprès des plébéiens.
    Trop bon, trop con ! Expression populaire.. La société dirige la plèbe vers un esprit de compétition constant, et ceci, dès la classe du CP.

    La bêtise attire la bêtise.. La pression attire la réaction, l’effet papillon de l’EGO humain, constamment renfermé dans son ultime compétition.. Je vais le bouffer, je veux être le meilleur, le numéro UN ! L’employé de la semaine ou gagner « le prix » par tout les moyens.

    Aujourd’hui l’être humain résume son existence à l’éventuelle carotte qu’il trouve au bout de son nez.. (Comme les ânes..)

    Misanthrope accompli, mon sens du civisme envers les « nécessiteux » est beaucoup plus prononcé.

  3. Respirez… Respirez… Là… Cà va déjà mieux, non ?

    Il fait beau… La vie est belle !

    Songez à tous ceux à qui le cadeau de la vie n’a pas été donné.
    La vie est un miracle !
    Alors profitez-en !

  4. Bonjour Michel,

    Pas le temps de dire ouf… et déjà je suis comblée de commentaires!
    Merci pour tes compliments! Je vais bientôt pouvoir apposer la Ange touch 😀

    Petit citadin, trop pressé, qu’il en ressemblerait à un citron! Sa pulpe est usée et ses noyaux bien abimés. Ne connait pas le Carpe Diem, pas le temps.
    Pas le temps de s’occuper de lui, alors des autres…
    Et parmi toute cette foutitude de gens pressés, on y trouve des Humains, espèce rare et menacée du fléau de l’individualisme. Lui, l’humaniste, il a de solides racines, bien ancrées. C’est un homme conscient, qui persiste et lutte à sa façon, avec ses mains tendues et son cœur sur les mains.

    J’espère que notre société se rendra compte un jour qu’à force de persévérances, si infimes soient elles, on peut aider les autres tout en s’aidant soi même…

    Je t’embrasse fort.

    Ange

  5. Bonjour Dario Basile,

    Tout d’abord merci pour le compliment!

    C’est exact. On nous conditionne, nous pressurise depuis le plus jeune âge à la constante comparaison. L’esprit de compétition est bon s’il n’est pas centré que sur soi et le résultat.
    Le mieux est l’ennemi du bien, et ça peu de gens le savent!

    Ne pas regarder chez son voisin, se concentrer sur soi pour ensuite aider ceux qui n’ont plus grand chose que leurs yeux pour pleurer. L’Homme doit bien se connaitre pour y arriver, c’est un travail de longue haleine. Mais certains y arrivent…!

    Le petit citadin est bouffé par sa ville, pour la toute puissance du plus fort. Il se sent tout petit et n’arrive plus à se sortir de son marasme.
    Ces tout petits riens s’immiscent lentement, pour parfois devenir gris, violent à son tour et aigri. Parfois les ignorés se transforment en colère et puis en haine de la société.
    Des tout petits riens positifs peuvent sauver de la morosité et du pessimisme ambiant.

    Habituellement, mes sujets touchent plus l’enfance, mais là, j’en avais marre de toutes ces statues qui ne savent pas profiter de ce que la vie leur donne, alors qu’à quelques kilomètres des gens meurent de faim, de violences, de misère et de froid…

    Merci à vous cher misanthrope!

    Ange

  6. Chère Tintin,

    C’est justement parce que je pense à vous que j’écris à l’Homme pressé. Il ne profite plus du cadeau qu’on lui a donné. Bien trop souvent il oubli tout simplement de vivre!

    Cet Homme là croit profiter de sa vie, mais il se trompe! Il attend sa douce retraite pour profiter de son labeur, mais n’est pas conscient que la vie peut s’arrêter bien vite. Alors il court, il court et court encore… Vers quoi? Quel est son but? Il ne profite de rien, il s’obstine à vouloir tout avoir. Notre fabuleuse société de consommation… Il cumule, pensant que cela rendra son esprit plus riche. Mais ne profite de rien, car il n’a pas le temps!

    Je sais que 1+1=3 voire parfois 4 et plus. Mais pour certains une union de deux personnes ne donne rien ou une vie trop courte!
    Alors profitons de notre vie, tous les jours, pour savourer chaque jour comme un cadeau donné, qui bien vite pourrait être repris!

    Merci Tintin d’avoir pris le temps de lire mes mots en colère aujourd’hui.

    Ange

  7. Au fait Michel, désolée de relever ton clavier mutin…
    Tu m’embraSe??? Comment vais je faire pour continuer à voler avec des ailes calcinées ??? 😀

    Bisous
    Ange

  8. Tout à fait le « s » est en option sur mon clavier !
    Voila un bel exemple:
    {youtube}Q8SEx1rUR7k{/youtube}

  9. Haha, elle me fait toujours autant rire cette vidéo!
    Voici un excellent exemple des effets néfastes que peut subir l’Homme pressé…
    En plus d’atteindre le cerveau, ça atteint aussi le clavier ;D

    Serais tu ce homme présurisé Michel???

    Ange

  10. Encore une contribution de ma part pour embellir celle de michel 🙂

    {youtube}6KkFbfYGvL0{/youtube}

  11. Ha c’est ÉNORME !!!
    Merci Dario. Mon deuxième fou rire de la journée!
    Tout y est, l’intégration, le modèle, le mythe de l’Homme fourmi dans la fourmilière.
    La piqure fait mal! Enfin ça dépend pour qui?!

    Ils sont fort ces Grolandais…

    Ange

  12. [b]Ange
    Il est vrai que dans la voiture on ne dirais pas des mots que l’on dirait ailleurs!!On se sent plus puissant!Quel bande de cretins on peut etre parfois!!
    FOX *****[/b]

  13. Salut Fox,

    La voiture est un excellent moyen d’être enfin puissant (pour certains). C’est celui qui possède la plus imposante, qui klaxonne le plus fort, qui a les meilleurs anti-brouillards, les feux qui éblouissent le plus, sans compter les plus doux mots et l’accélérateur le plus puissant.
    La « charrette » de l’Homme dit civilisé est son faire valoir. Il y est tout seul et se sent à son aise, oubliant son voisin qui en a une moins puissante, moins, moins, moins…

    Ha les Humains, ces animaux dotés d’intelligence…!
    Mais c’est normal, nous avons ainsi la liberté totale d’expression… Point de censure dans la voiture!

    Ange

  14. Bonjour Citronpresse,

    Merci de votre passage.
    J’ai été citadine. J’ai été pressée. J’ai été cette femme qui oublie de profiter. Et puis j’ai eu des enfants. Ils m’ont appris à décompresser, à profiter.
    C’est dommage pour moi car j’ai perdu quelques années à m’oublier et oublier les autres!
    Mais le résultat est là aujourd’hui!

    Je vous souhaite de profiter de tout et de ne point faire la « fourmi ».

    Ange

  15. bonjour ange, encore une fois tu nous écrit un article relate bien notre vie, et comme dit Michel écrit par ta main devient un poésie, mes parents m’ont apprit a être civique,je l’ai appris à mes fils, mais malheureusement peu de personnes essaie encore de l’apprendre à leurs enfants, et la vie de demain se passera avec des gens qui tire la tronche, chacun pour soi, je trouve ça anormal que l’on ne se lève pas pour une personne âgée, un handicapé ou une femme enceinte, je me souviens quand j’étais gamin le chauffeur du bus ne démarrait pas si on laissait pas notre place à une personne qui en avait besoin.
    Les temps changes et les mentalités aussi, vers quoi allons nous.

    Bon dimanche à toi et les tiens

    bisous

  16. Bonsoir Eric,

    Oui les temps changent. Les gens sont tellement pressés qu’ils en oublient de profiter, de soi, de sa famille, des autres.
    Notre société est peuplée d’individualistes et malheureusement c’est nous qui les avons crées. Les pays où la consommation est moindre sont de manière générale plus « civilisés », dans le sens du partage j’entends. L’éducation est différente, moins basée sur le besoin de faire toujours mieux que l’autre.

    Bonne soirée.

    Ange

  17. excellente semaine à toi Angy, et surtout restons ZEN dans ce monde de folie et de brut.

    bisous et à bientôt

    Eric

  18. Coucou Foxy!

    Moi aussi ça me manque les fous rires à 2h du mat!
    En ce moment je suis super fatiguée et me couche plus tôt.
    Les vacances des petits ne sont pas des vacances pour la maman. Je pense être plus présente apres la rentrée jeudi.
    Bisous et merci pour ce gentil compliment!
    Angy

  19. [b]les enfants sont deja rentre a l’ecole en Israel et je suis super fatigue aussi,je te souhaite une douce nuit!
    fox[/b]

  20. Bonne soirée et surtout belle et douce nuit à toi et les tiens,

    je t’envoie de gros bisous

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