Des femmes battues quittent leur domicile parce qu’elles craignent pour leur vie et celle de leurs enfants.

 Fatima a reçu les premiers coups pour une stupidité. Elle n’avait pas acheté ce qu’il voulait au marché. Il s’est énervé en ouvrant le frigo. Il est devenu violent… Fatima se demande pourquoi elle n’est pas partie plus tôt de la maison. Les choses n’étaient pas si simples. Après ses crises de violence, son homme redevenait doux comme un agneau. Il promettait de ne plus me faire du mal. Les femmes battues subissent en réalité une spirale de violences.

Tout commence par une période de tensions au cours de laquelle la violence verbale est très présente. Puis, pour un événement mineur comme une soupe qui manque de sel, les coups se perdent. Enfin, le soufflé retombe. L’homme s’excuse, promet qu’il ne le fera plus… jusqu’à la prochaine fois.

Cette spirale peut durer des années avant que la compagne ne réagisse. Les femmes battues ne quittent leur domicile que parce qu’elles viennent d’être agressées et craignent pour leur vie et celle de leurs enfants. Ces femmes sont désemparées, souvent sans argent ni vêtements. Elles doivent retrouver leur estime, quitter leur position de victime, décider de leur avenir. Il ne faut pas croire que la violence domestique ne touche que les milieux défavorisés, même si certaines cultures sont davantage machistes. Toutes les classes sociales et toutes les tranches d’âge vivent ce problème. La violence, qu’elle soit verbale, psychologique, physique ou sexuelle, trouve ses origines dans les rapports inégalitaires entre les hommes et les femmes, d’où l’importance d’une éducation non sexiste au sein de la famille, de l’école ou à travers les médias. Les clichés ont la vie dure : les garçons sont destinés à devenir des êtres forts tandis que les fillettes apprennent à gérer la sphère familiale. Il suffit d’observer les catalogues de jouets : aux petites filles, les dînettes et aux petits garçons, les jeux de construction. Ce schéma est pourtant dépassé dans la vie de beaucoup d’hommes et de femmes aujourd’hui.