Des cœurs envahissent les supermarchés, on se croirait transporté dans le monde merveilleux des Bisounours. Qu’ils contiennent des chocolats, des gâteaux, des confiseries ou encore des produits coquins réservés à une soirée animée, ils sont tous là pour être échangé lors de la St Valentin. Comme tous les 14 février, les amoureux célèbreront leur fête. Mais au fait, d’où vient-elle ? Petit retour historique.

 

Tout commence à Rome, il y a fort longtemps, à la fin du IIIème, un prêtre nommé Valentin osa défier l’ordre de l’empereur Claude II. On pourrait y voir une similitude avec Gladiator mais qui nenni. Par un décret impérial, les soldats n’avaient plus le droit de se marier afin de pallier aux difficultés de recrutement dont faisant face l’armée. Les hommes avaient tendance de s’unir avec une femme, aimée ou non, pour éviter de se faire empaler par des lances ou de faire étriper par des haches barbares sur les lignes de fronts.

 

Valentin, animé par un esprit rebelle et romantique, officia clandestinement pour marier des époux épris l’un envers l’autre. Ces rites interdits furent éventés et allèrent jusqu’aux oreilles du divin monarque, Valentin fut arrêté par les légionnaires. Il se dit que le jour de son exécution, il glissa un mot doux à la fille du geôlier à qui il avait rendu la vue.

 

Parallèlement à cette légende, le mois de février a toujours été associé à la fertilité et à l’amour. A Athènes, lors du mois de Gamélion, on fêtait l’union entre Zeus et Héra. Encore à Rome, le 15 février, avait lieu les lupercales en honneur aux dieux Lupercus, Junon et Pan. Les prêtres sacrifiaient des chèvres, buvaient du vin et courraient à moitié nus dans les rues avec des lanières de cuir à la main. Les jeunes femmes, dans la foule observatrice, s’avançaient pour recevoir des coups, symbole de fertilité dans l’année à venir. Par la même occasion, des noms étaient insérés dans une urne, un tirage au sort avait lieu pour former des couples.

 

L’Eglise catholique repris les rênes de ces fêtes païennes à la limite du supportable et fixa la date par le décret papal de Gélacé I en 498, au 14 février, fête des amoureux et de l’amitié où les cadeaux et les preuves d’affection mutuelle était de mise. Cependant, la saint tomba en désuétude.

 

Il faut attendre le XIVème siècle, en Angleterre, pour que l’on aperçoive une résurgence de ce phénomène. En cette mi-février, on fêtait les oiseaux et leur accouplement, un animal symbolique de la fidélité, en même temps, les tourtereaux s’échangeaient des billets en s’appelant « Valentin ». Les troubadours et ménestrels, armés de leurs instruments de musique, portaient de façon épique, les complaintes d’un certain prêtre romain dans les cours seigneuriales. Dans les villages, des « speed dating » ludique façon médiévale, avaient lieu, les filles célibataires se cachaient dans les environs pour être retrouvées par les garçons célibataires, étrangement les femmes au physique difficile remportaient souvent ces caches-caches particuliers.

 

Nouvelle traversée du désert pour cette fête. A l’aube du XIXème siècle, la société de consommation grignotait progressivement le cœur des commerçants et tous les plans pour faire de l’argent étaient bons. On ressortit donc cette habitude ancienne des placards pour en faire un générateur de profits. Les cartes de vœux, les fleurs et les chocolats inondent les magasins et se vendent comme des petits pains.

 

Fête religieuse devenue commerciale, elle a suivi la même voie que Noel et Pâques. Célébrée à travers le monde, elle revêt des aspects différents selon les pays. Au Japon, elle se déroule en deux temps, le 14 févier, ce sont les filles qui offrent des chocolats à l’élu de leur cœur et le 14 mars, le White Day, l’élu doit, en retour, faire un présent dont la valeur est 1000 fois supérieur à celle des bonbons chocolatés.

 

A tous ceux qui ont eu la chance (ou la malchance) de trouver l’âme sœur, une bonne Saint Valentin !