On utilise souvent le terme « Il n’y a plus de saison » pour expliquer le réchauffement climatique qui peut provoquer une canicule en juin et du froid en août…et si on l’utilisait aussi pour parler des fêtes, en général ?

 

Reprenons le calendrier d’une année civile :

Dès le 2 janvier, la télévision (et les médias en général) nous vendent la Saint Valentin. Fête des amoureux, qui, comme on le sait tous n’est que le 14 février soit un mois et demi d’annonces pour des parfums, des bijoux, de la lingerie ou du chocolat. Chocolat qui, soit dit en passant, est tout de même le produit far de toutes les fêtes.

Et puis arrive le 15, tout le monde a envoyé ses cartes (si ça se fait encore), donné ses cadeaux et partagé un bon repas. Là, on attaque le sujet Pâques qui parfois n’est que fin avril nous offrant encore une période de deux mois remplie de marketing, axée, cette fois, bien souvent uniquement sur le chocolat. Oui parce qu’après tout Pâques est un des rares évènements de l’année où l’idée n’est pas de faire des cadeaux. Souvent les gens cachent quelques œufs à leurs enfants, font un repas et mangent un peu de chocolat en dessert mais pas de présents à acheter et offrir. Du coup, c’est forcément le chocolat qui devient l’atout principal de ce commerce festif. Qu’il soit fondant, mou, craquant, avec noisettes ou sans tout est bon pour faire monter les ventes.

Enfin arrive un évènement qui n’est pas une fête mais reste tout de même le moment le plus attendu de l’année : les vacances scolaires estivales ! Et là c’est le jackpot ! Publicité pour les voyages, les différentes belles villes du monde mais aussi les vêtements d’été, les sandales, les accessoires de plage, les sports, les glaces et j’en passe !

Souvent ça dure tous les mois de mai, de juin et début juillet avant d’être déclassé par la mode de la rentrée scolaire !

De mi-juillet à fin septembre ça y va de la rentrée des maternelles à celle des étudiants de faculté ! Tout est bon pour vendre un classeur, une gomme, un nouveau survêtement ou n’importe quoi qui puisse être achetable et …utile bien souvent il faut l’avouer !

Et puis voilà, la boucle est bouclée…On arrive fin septembre et c’est reparti pour les publicités de noël pendant trois mois. Des cadeaux partout et à ne plus en finir. Et puis est-ce que c’est toujours facile d’expliquer cela aux enfants qui bien souvent en-dessous des 6/7 ans croient encore au père-noël ? Comment leur expliquer qu’on leur met sous les yeux des rayons entiers de jouets et qu’on refuse de les acheter sous prétexte que le père-noël va bientôt passer ? Et pourquoi, demandent-ils, leur dit-on qu’il y a beaucoup de jouet dans les rayons car c’est là que le père-noël les achètent alors qu’il est écrit dans toutes les fables que les lutins fabriquent eux-mêmes leurs jouets ? Oui, ça paraît cliché mais je n’invente rien. Je n’ai pas d’enfants mais on m’a déjà posé ces questions !

Et Halloween dans tout ça ? Certes, ce n’est pas une fête française et elle a été importée des Etats-Unis mais bien souvent, en France, on l’oublie alors qu’à y regarder de plus près c’est (tout comme Pâques) une des rares fêtes qui n’est pas totalement commerciale. Les enfants se déguisent et frappe aux portes pour demander des bonbons. Ca crée un lien et à part le prix d’un paquet de bonbon (il y en a quand même des pas chers) ça n’implique pas de dépenses particulières.

Certes, il faut vivre avec son temps et une tradition n’est que très rarement poursuivie pendant 50 ans sans changement. Mais qu’est-ce que ça représente exactement tout ça pour nous ? Certains ont encore l’esprit de Noël et de toutes les autres fêtes. Ils aiment ça, ils aiment se retrouver. Juste pour partager un instant ensemble.

Mais en réalité on est tous totalement prit dans ce piège de cristal qu’est le commerce de cadeaux. Quel goût aurait noël sans les cadeaux ? Ce moment d’échange ?

Quel goût aurait Pâques sans chocolat, ou la saint Valentin sans restaurant ou bien la rentrée sans nouvel agenda ?

Il n’y a donc plus de saison pour les fêtes…mais tout comme pour le temps on n’a pas d’autres choix que de vivre avec. Non ?