Décidément, la crise de la dette grecque n’en finit pas de monopoliser les attentions des plus grands économistes, et les conséquences (prévisibles) commencent à produire leurs effets en cascade.

Pour réduire ses dépenses (il existe bien un plan pour accroitre les revenus de l’Etat Grec, mais il demeure encore plus hypothétique), l’Etat Grec a donc décidé, entre autre, de réduire sa masse salariale. Les embauches de fonctionnaires sont donc gelées, et le salaire de ces derniers est revu…à la baisse.

Cette mesure, aussi impopulaire soit – elle, ne rassure pas les banques, qui redoutent de ne pas percevoir leur juste rémunération pour avoir prêté de l’argent à la Grèce (sic). Plus grave encore, malgré les prémonitions des plus grands économistes, la mesure est vouée à se révéler insuffisante, et ce pour plusieurs raisons, qui se dérouleront dans l’ordre suivant :

1.      Lorsque les Grecs percevront moins de revenus (malheureusement la triste réalité), ils dépenseront moins.  Contrairement à l’Etat, ils ne peuvent pas vivre au dessus de leur moyen. Baisse de la consommation, qui réduira une infime part du déficit de la balance commerciale (plus clairement, les importations seront réduites) mais qui frappera de plein fouet les producteurs (et donc les salariés) grecs.

2.      Cette baisse de la production se traduira inéluctablement par une baisse de l’activité, et donc une hausse du chômage, même partiel.

3.      Cette augmentation du chômage entrainera une perte de revenus pour certains employés grecs . Car, contrairement aux prédictions de certains de nos dirigeants, travailler moins revient toujours à gagner moins.

4.      Une baisse du revenu de certains employés du secteur privé entrainera, comme pour les fonctionnaires une baisse de la consommation.

5.      On est de retour au point n° 2. Le serpent se mort la queue.

Le cycle infernal ne sera pas éternel, et on entend des spécialistes nous expliquer qu’il ne faut pas dépenser certaines lignes, qui sont déjà atteintes en Grèce.  Mais, ce cycle infernal a deux effets pervers distincts.

Pour commencer, l’Etat va devoir faire face à des situations d’urgence. La paupérisation d’une société entière ne se fait pas sans payer le prix fort. Qu’il s’agisse d’une paralysie du pays, de révoltes sans précédents, …., l’Etat Grec sera obligé à un moment ou à un autre à faire face à certaines des réalités quotidiennes du peuple. Dans les semaines à venir, l’Etat Grec sera confronté à l’obligation de dépenser de l’argent, qu’il n’a pas. Dès lors, un nouveau cercle vicieux s’installe.

I.                   La Grèce doit à nouveau emprunter pour faire face à ses obligations. Le pays empruntera à de taux avoisinants les 21.5 %, alors qu’un pays, comme la France (notée triple A), bénéficie d’un cout annuel de l’ordre de 2.5 % lorsqu’elle emprunte.

II.                Attaquées de toutes parts, les banques européennes ne se précipiteront plus pour mettre à disposition ces sommes colossales, et les pays européens prendront soin de ne pas froisser leurs opinions publiques respectives. C’est donc avec la Chine et les pays émergents, que la Grèce traitera.

III.             Non seulement la Grèce va donc accroitre ces dépenses, et creuser un peu plus le fossé, séparant le pays d’un retour à l’équilibre.

 

D’un autre côté, et indépendamment  de ce qui a été décrit ci-dessus, la Grèce connaitra également une baisse drastique des revenus budgétés. Avec moins de production, mais aussi moins de consommation, l’Etat Grec ne percevra pas les recettes fiscales espérées. Non seulement, les dépenses augmenteront, mais les recettes elles réduiront.

 

Cet aspect ne concerne que la situation intérieure du pays, et la pression internationale pesant sur la Grèce, reste énorme, comme nous le verrons la semaine prochaine.