Aurélie Boullet, alias Zoé Shepard a été suspendue quatre mois pour avoir écrit un pamphlet contre l’administration qui l’emploie, c’est-à-dire le conseil régional d’Aquitaine.

Dans son livre intitulé « Absolument dé-bor-dée ! » avec comme sous-titre « Comment faire 35 heures… en un mois ! », elle n’y va pas avec le dos de la cuillère.

Ce livre est un roman, mais qui s’inspire apparemment de la réalité. Elle y décrit un « système mafieux » gangrené par le copinage, les promotions canapé et l’incompétence généralisée. (Source Rue89)

Ce n’est pas la première fois qu’un fonctionnaire fait part de ses états d’âme, mais cette fois les faits sont graves et la sanction me semble légère.

En effet, si ce que raconte cette dame est vraie et il faudra qu’il y ait une enquête ou ce sont des mensonges et de la diffamation et c’est la justice qui doit être saisie. Dans tous les cas, la sanction n’est pas adaptée.

Un fonctionnaire doit-il se contenter de « fonctionner » ou doit-il émettre des réserves s’il n’est pas d’accord avec les ordres qu’on lui donne ? Toute la question est là.

« Ce n’est pas un livre politique, je souhaitais dénoncer par la satire certaines pratiques en place » déclare la fonctionnaire. S’attendait-elle à être remerciée ?

Evidemment, ça fait plaisir à l’opposition qui crie à la censure.

Bien que correctement notée par sa hiérarchie, Aurélie Boullet est présentée comme « un agent à problème ayant des difficultés relationnelles pour s’intégrer ». On peut craindre le règlement de comptes. Il y a fort à parier qu’elle ne pourra pas réintégrer son poste après son congé forcé.

J’avoue que ce genre de situation me laisse perplexe. Si chaque fonctionnaire se met en porte à faux par rapport à ses chefs, à avoir des états d’âme, l’administration aura du mal à être efficace. Mais si ce que dénonce cet agent est avéré, il est compréhensible que quelqu’un d’intègre ait du mal à se taire. Mais pourquoi est-elle si seule ?