Il faut tuer les vieux…   Le cas de la Dame d’Avignon donne à réfléchir. Et fait froid dans le dos.Il faut y voir les prémisses d’un XXI° siècle peu accueillant pour les personnes âgées. 

Les données sont simples et contradictoires.

 

Nous vivons de plus en plus vieux. Hosanna ! Merci à la médecine, à la diététique et à tous les progrès concomitants. Et nous vivons en bonne forme le plus souvent. Ce ne sont pas les tour-operators qui vont s’en plaindre. Ni les promoteurs d’Essaouira…

 

Nous, les favorisés du 3°, du 4° âge, gagnons plus que nos enfants. Il fallait, dans un jadis pas si éloigné, le concours des enfants pour aider leurs anciens. Désormais c’est l’inverse.  Qu’ils l’apprécient n’est pas évident. Une révolution, au sens propre. 

 

Nous avons appris, je ne sais plus quand, que des Britanniques proposaient que ne soient plus pris en charge les soins des cancéreux ayant fumé toute leur vie. (Je ne crois pas qu’il fut adjoint les dégustateurs de bière ou de whisky). 

 

La vieillesse ne sera donc permise  qu’à ceux qui auront les moyens de se l’offrir, de se l’assurer. Par petites touches, insensibles mais concourantes, nous ne supportons même plus le coût des mouroirs. Il faut vivre longtemps en bonne santé et souhaiter l’AVC qui vous emportera pour quelques euros.

 

Notre Dame d’Avignon ne veut pas avoir de dettes. Dignité qui date d’un temps d’avant les subprimes. Mais qui l’honore et devrait faire honte à beaucoup. Aussi choisit-elle d’attendre chez elle la mort sans autre soin que ceux qu’elle peut « s’offrir ».  Une assistante « sociale » lui suggère de faire appel à la Ligue contre le Cancer… Et chacun de crier au scandale avant que de s’y résoudre au nom de l’équilibre de la Sécu.

 Inégaux à la naissance, nous le serons face à la mort. Selon que vous serez puissants ou misérables…  Conclusion : Eugénisme et euthanasie pointent à l’horizon, un horizon boursouflé de nuages sombres.