Douceur de la nuit, ivresse de mes jours,

ensoleille mes nuits, assombris mes journées.

Occupe l’inoccupé tandis que je délaisse le délaissé,

alors que tu assèches l’humide et que tu humidifie l’asséché.

 

Ce soir le monde s’enivre d’une non ivresse enivrante,

tandis que l’ivresse, fléau du monde, accroit son emprise désolante.

Ce soir ce monde dépendant de la drogue, de l’argent et du luxe,

désapprend de ses erreurs et se complait dans son enleurré leurre.

 

Que faire pour comprendre un monde à l’abandon de lui même?

En quoi croire pour comprendre la croyance suprême?

Sommes-nous condamnés à la condamnation du condamné?

Sommes-nous libres au sein d’une liberté à la façade libertine?

 

Ce soir je me complais dans ma complaisance complaisante,

pour autant me faut-il croire à la tolérance à outrance?

La justice des Hommes m’a déçue encore un peu plus ces derniers jours,

mais dois-je pour autant rejeter toutes formes de police en ce funeste jour?

 

Monde désabusé d’un pauvre terrien désorienté,

jusqu’à quand me feras-tu tourner la tête dans le vide du néant?

Jusqu’à quand m’obligeras-tu à regarder chaque jour égrainé,

ton horloge déréglée par tes âmes enivrés et enivrantes?

 

Chaque nuit je me couche en aspirant voir un monde nouveau.

Chaque matin je me lève en constatant un monde moins beau que beau.

Suis-je condamné à admirer la beauté d’un monde délabré chaque jour un peu plus?

Suis-je condamné à la condamnation du condamné d’un monde emprisonné?

 

Aujourd’hui je guette la réponse de la réponse à ma question.

Hier encore je rêvais d’un monde meilleur pour demain,

Aujourd’hui encore je crois à l’irréalisable réalisable,

mais dois-je m’accrocher à l’utopique utopie d’un monde hypothétique?