HORIA BADESCU

PARLER SILENCE

 

Editions L’ARBRE A PAROLES 


D’un verbe, d’un mot, Horia Badescu propose au lecteur un nouveau recueil de poèmes qui, en silence, disent tant.  Et le premier poème pose le questionnement de la vie : Où conduit le chemin ? Celui de l’auteur est parsemé de richesse dans l’écriture et d’authenticité dans la transposition de ses recherches métaphysiques. Et sa meilleure réponse est d’écrire qu’il ne sait pas. Car il sait que la voie de la découverte ne s’arrête jamais.         

Ce qui impressionne dans l’ensemble de l’ouvrage, c’est la propension à pouvoir exprimer en un nombre restreint de vers une puissance de pensée et de réflexion. Dans le style de l’auteur, il apparaît que chaque mot est pesé, mais aussi…que chaque silence est évalué.

Chaque tournure de phrase est le fruit de l’expérience vécue et de la traduction réfléchie. L’auteur ne s’aventure pas à se laisser aller à la retranscription de sentiments ou de sensation spontanés. Sa sincérité provient de cette volonté d’apporter au lecteur les repères qu’il a lui-même su mettre en valeur dans son cheminement intellectuel.          Il imprègne ses poèmes de la richesse d’un métissage qui provient de l’influence que le peuple roumain, dont  il est issu, vivant en Transylvanie, reçoit de l’Orient et de l’Occident. De par sa culture et sa maîtrise spirituelle, il extrait et restitue la synthèse de la sagesse de deux civilisations reliées qu’il a toujours côtoyées.          En écriture, sa préférence se tourne vers la langue française qui reconnaît ses talents de poète et de philosophe.          Il ne maîtrise pas le temps : il le perçoit et le reçoit. Il sait l’importance du silence dans un monde qui se veut trop bruyant. Car avec ses mots mesurés, dans la langue et dans l’espace, il transcrit le doute et l’inquiétude de vivre dans un monde qui s’égare loin des vérités essentielles.          Le rapport qu’il entretient avec la mort est imprégné de son humilité devant les miracles de la vie, et de sa modestie devant sa propre écriture.

        

La poésie peut être parlée. La poésie peut être silence. Et finalement, Horia Badescu nous dit que la poésie est « parler » et « silence ».

 

Horia BADESCU : [email protected]

Photo de Artur de Oliveira – Horia Badescu est le 4ème en partant de la droite – La photo est prise le 20 avril 2011 au Pen Club à Paris.